Le chef conservateur Andrew Scheer a annoncé vendredi qu'il ne présentera pas une motion de censure contre le gouvernement de Justin Trudeau, même s'il a dit que le premier ministre n'avait plus l'autorité morale de gouverner en raison de l'affaire SNC-Lavalin.

En conférence de presse à Rosser, au Manitoba, M. Scheer a affirmé qu'il appartenait aux libéraux de se prononcer sur le sort de M. Trudeau.

Les conservateurs proposeront plutôt des motions qui viseront à « aller au fond de cette affaire », mais l'option d'une motion de censure n'est pas sur la table, a affirmé M. Scheer.

Selon le chef conservateur, si M. Trudeau respectait le poste qu'il occupe, il démissionnerait.

Le poste de premier ministre est « plus grand qu'un seul individu », a-t-il plaidé.

Le premier ministre Trudeau est embourbé dans une controverse sur le dossier SNC-Lavalin depuis plusieurs semaines. Selon les allégations en question, le bureau du premier ministre aurait fait des pressions indues sur l'ex-procureure générale, Jody Wilson-Raybould, pour que l'entreprise montréalaise évite un procès pour corruption et fraude.

Jeudi, M. Trudeau a affirmé qu'il n'était pas au courant, à ce moment-là, qu'il y avait eu une érosion de confiance entre ses représentants et Mme Wilson-Raybould. Il a dit qu'il continuait de croire qu'il n'y avait pas eu de pressions inappropriées sur l'ancienne ministre.

Mme Wilson-Raybould, qui avait depuis été mutée au ministère des Anciens combattants, a finalement démissionné de son poste. L'ancienne présidente du Conseil du trésor, Jane Philpott, lui a emboîté le pas cette semaine.

SNC-Lavalin a été déboutée en Cour fédérale, vendredi, pour infirmer la décision de la directrice des poursuites pénales qui avait refusé de négocier une entente avec l'entreprise pour lui éviter un procès criminel.

Interrogé à savoir s'il aurait offert un « accord de poursuite suspendue » à l'entreprise montréalaise, M. Scheer a affirmé qu'il n'interviendrait jamais dans un dossier judiciaire.

« Ce dont Justin Trudeau est accusé, c'est d'avoir franchi cette ligne à des fins politiques. C'est un chemin très sombre et dangereux dans lequel nous ne voulons pas aller en tant que pays »,

Le chef de l'opposition était au Manitoba pour annoncer qu'il ne prélèverait plus la TPS sur le chauffage et les coûts énergétiques si les conservateurs étaient élus en octobre prochain.