Le premier ministre Justin Trudeau a tempéré son insistance sur le fait que son gouvernement n'a rien fait de mal dans l'affaire SNC-Lavalin à la suite de la démission d'une deuxième ministre en moins d'un mois, lundi.

Lors d'un rassemblement partisan lundi soir à Toronto, M. Trudeau n'a pas répété le même message qu'il avait livré depuis l'éclatement de la controverse il y a un mois, à savoir qu'aucune pression indue n'était exercée, et que le gouvernement pesait dans la balance ses inquiétudes quant au sort des 9000 employés de SNC-Lavalin dans le respect de l'indépendance du système judiciaire.

Il a adopté un ton plus conciliant qui ne semblait pas exclure la possibilité qu'une ligne ait été transgressée.

«Dans une démocratie comme la nôtre et dans un espace où nous attachons une grande importance à notre diversité, nous sommes autorisés à avoir des désaccords et des débats. Nous les encourageons même. Cette question a suscité une discussion importante. Comment les institutions démocratiques, et plus particulièrement le ministre fédéral, le personnel et les responsables qui les soutiennent, se conduisent est essentiel et au coeur de tous nos principes», a déclaré M. Trudeau.

«Les préoccupations de cette nature doivent être prises très au sérieux et je peux vous assurer que j'y vois», a-t-il ajouté, disant «écouter attentivement les différents voix, témoignages et opinions» des témoins au comité de la justice de la Chambre des communes.

M. Trudeau a abordé brièvement la démission de la présidente du Conseil du trésor, Jane Philpott, qui dit avoir perdu confiance envers le gouvernement libéral à la suite de l'affaire SNC-Lavalin.

«Je savais qu'elle se sentait comme ça depuis un certain temps, et bien que je sois déçu, je respecte sa décision et la remercie pour ses services et son travail sans relâche [...]», a-t-il déclaré.

«On prend les choses au sérieux», a ajouté M. Trudeau, tout en affirmant sous des applaudissements nourris que les Canadiens comptaient sur l'équipe libérale pour s'attaquer aux problèmes des changements climatiques.

Lors de cette courte allocution, M. Trudeau a été interrompu à quelques reprises par les cris d'opposants dans la foule.