La députée libérale de Whitby, en Ontario, Celina Caesar-Chavannes, ne sera pas candidate à sa réélection à l'occasion du prochain scrutin fédéral en octobre.

Dans une déclaration partagée sur Twitter, samedi, celle qui était une nouvelle élue en 2015 a indiqué qu'il s'agissait d'une « décision personnelle », fondée sur plusieurs facteurs.

Elle a dit avoir informé le premier ministre Justin Trudeau de sa décision le 12 février, bien que sa réflexion ait commencé avant cette date.

« Au cours des derniers trois ans et demi, j'ai eu la chance de travailler avec certains collègues fantastiques, à débattre de politiques, à mettre de l'avant des idées et à influencer de formidables projets de loi qui auront des impacts réels et positifs sur les familles de tout le pays, a-t-elle écrit. C'est un honneur que je n'ai jamais tenu pour acquis, et que je n'oublierai pas de sitôt. C'est pourquoi cette annonce est incroyablement difficile à faire pour moi. »

Mme Caesar-Chavannes a tenu à souligner que son départ n'est pas lié à la controverse entourant SNC-Lavalin. Le gouvernement libéral est au coeur d'un tumulte politique à la suite des révélations voulant que M. Trudeau et certains de ses conseillers aient tenté d'exercer des pressions sur Mme Wilson-Raybould pour que SNC-Lavalin ne fasse pas l'objet d'une poursuite judiciaire au criminel.

« J'ai un énorme respect pour Mme Wilson-Raybould et cela ne changera jamais », a-t-elle soutenu.

À la suite de la démission de la ministre, le mois dernier, Mme Caesar-Chavannes l'avait fortement couverte de louanges, la disant « acharnée, intelligente et franche ».

Rivalité avec Maxime Bernier

La députée, qui est Noire, a aussi exprimé de fortes opinions sur les questions raciales. En mai 2018, elle s'était querellée avec le député Maxime Bernier, qui l'avait accusée de penser que « le monde gravite autour de la couleur de [sa] peau ».

Mme Caesar-Chavannes avait répliqué que « contrairement à [lui, elle était] capable de se concentrer sur les politiques tout en remettant en question le statu quo et en accroissant la sensibilisation ».

Ce n'était pas la première fois que les deux députés se disputaient en ligne. En mars 2018, Mme Caesar-Chavannes s'était excusée à M. Bernier après lui avoir dit de « d'admettre son état de privilégié et de se taire » lors d'une discussion sur le financement des communautés minoritaires.

M. Bernier ne semblait pas ouvert à l'idée, affirmant à sa collègue qu'il ne croyait pas pouvoir trouver de « terrain d'entente » avec elle.

Samedi, Mme Caesar-Chavannes a affirmé que même si elle quitte son poste de députée, elle espère qu'elle a inspiré d'autres à s'impliquer.

« Alors je me dirige vers d'autres aventures et que je me sépare de ce rôle en politique, sachez que je ne serai pas bien loin, a-t-elle assuré. Je continuerai de repousser les frontières, de démanteler le statu quo et de briser des plafonds de verre. »