Plusieurs leaders autochtones saluent le courage dont a fait preuve mercredi l'ancienne procureure générale Jody Wilson-Raybould dans son témoignage explosif sur l'affaire SNC-Lavalin. Ils s'abstiennent toutefois de critiquer le gouvernement de Justin Trudeau.

Mme Wilson-Raybould est à ce jour l'Autochtone qui a occupé les plus hautes fonctions au sein du gouvernement canadien. L'ancienne ministre de la Justice et procureure générale est issue de la première nation We Wai Kai, en Colombie-Britannique.

Elle a soutenu mercredi devant le Comité permanent de la justice des Communes qu'elle avait dû faire face à des pressions incessantes et inappropriées de la part de M. Trudeau et de proches collaborateurs, du Bureau du Conseil privé et du cabinet du ministre des Finances, Bill Morneau. On souhaitait que la procureure générale infirme la décision du bureau des poursuites criminelles de ne pas conclure avec SNC-Lavalin un « accord de réparation », qui aurait évité au géant québécois de l'ingénierie des poursuites pénales.

À la suite du témoignage de Mme Wilson-Raybould mercredi, le chef national de l'Assemblée des Premières Nations, Perry Bellegarde, a salué l'intégrité, la force et le courage manifestés par l'ancienne ministre, qui fait toujours partie du caucus libéral.

Pour Clément Chartier, président du Ralliement national des Métis, le fait que Mme Wilson-Raybould soit une Autochtone ne fait pas de l'affaire SNC-Lavalin un enjeu autochtone. Il a rappelé que les leaders autochtones se concentraient actuellement sur la réconciliation, par des mesures telles qu'une nouvelle loi visant à revitaliser les langues autochtones et à des initiatives pour sortir les enfants du cycle des familles d'accueil.

L'exécutif de la Fédération des nations autochtones souveraines a également salué dans un communiqué Mme Wilson-Raybould pour son sens moral et son intégrité, la qualifiant de modèle pour toutes les Premières Nations et les générations futures.