Les Canadiens pourraient fort bien entendre cette semaine l'ancienne procureure générale Jody Wilson-Raybould se prononcer à savoir si elle a subi des pressions inappropriées de la part du bureau du premier ministre pour faire cesser les poursuites au criminel contre le géant québécois de l'ingénierie SNC-Lavalin.

Il est attendu que Mme Wilson-Raybould témoigne dès mardi devant un comité de la Chambre des communes qui se penche sur les allégations, bien que la députée libérale n'ait pas précisé quand elle pourrait comparaître.

L'opposition conservatrice fera également pression sur le premier ministre pour qu'il témoigne lui-même devant le comité de la justice de la Chambre des communes.

Les conservateurs prévoient présenter une motion appelant à ce que Justin Trudeau s'y présente pour répondre à des questions pendant deux heures au plus tard le 15 mars.

Le bureau du premier ministre n'a pas voulu dire dimanche si M. Trudeau serait prêt à comparaître devant le comité, affirmant simplement qu'il respecte l'indépendance du comité de la justice et collaborera à l'enquête du commissaire fédéral à l'éthique.

Les conservateurs et les néo-démocrates affirment que les témoignages recueillis jusqu'ici devant le comité leur montrent clairement qu'une frontière a été transgressée dans les pressions sur Mme Wilson-Raybould pour qu'elle en vienne à un accord de poursuite suspendue afin d'éviter un procès à SNC-Lavalin, accusée de fraude et de corruption concernant des gestes qui auraient été posés en Libye.

Le greffier du Conseil privé, Michael Wernick, a soutenu au comité, jeudi, que M. Trudeau craignait qu'un procès n'entraîne des coupes d'emplois au Canada par SNC-Lavalin, mais que Mme Wilson-Raybould, qui a démissionné du cabinet le 12 février, n'avait jamais subi de pressions indues.