Le premier ministre Justin Trudeau a invité vendredi les Canadiens à bien écouter les propos tenus la veille par le greffier du Conseil privé, Michael Wernick, concernant le scandale de SNC-Lavalin.

« Je recommande aux gens de porter une attention particulière (à ses) paroles », a-t-il répondu aux journalistes lors de son passage à l'Université Memorial à Saint-Jean de Terre-Neuve.

« Grâce aux services qu'il a rendus à ce pays durant des décennies dans la fonction publique, il comprend bien ce sur quoi s'appuient nos institutions et comment s'assurer que nous fassions la bonne chose en tant que gouvernement », a-t-il ajouté.

Il a également souligné que M. Wernick avait travaillé pour des gouvernements d'allégeances politiques différentes « avec intégrité ».

Le plus haut fonctionnaire du gouvernement a affirmé, jeudi, que l'ex-ministre Jody Wilson-Raybould n'a pas subi de « pression inappropriée » lors d'une conversation qu'ils ont eue le 19 décembre dernier. Il témoignait devant le comité permanent de la justice et des droits de la personne.

M. Wernick a dit avoir fourni des informations contextuelles évoquées dans les médias entourant les conséquences que pourrait avoir un procès pour la firme d'ingénierie québécoise sur ses employés, fournisseurs ou retraités. Son intervention a eu lieu « dans les limites » de ce qui est « légal et approprié », a-t-il soutenu.

Sa version des faits est largement venue appuyer celle de Justin Trudeau.

Le gouvernement est plongé dans la tourmente depuis que le quotidien The Globe and Mail a publié, le 7 février dernier, un article contenant des allégations d'ingérence politique. Jody Wilson-Raybould a claqué la porte du conseil des ministres quelques jours après la publication de ce texte, puis une semaine plus tard, Gerald Butts, le secrétaire principal du premier ministre, démissionnait à son tour.

Les oppositions conservatrice et néo-démocrate ont émis des doutes sur le témoignage de M. Wernick. Ils avaient réclamé la tenue d'une enquête publique par l'entremise d'une motion à la Chambre des communes, mais les libéraux majoritaires l'ont battue mercredi.

M. Wernick avait également soutenu jeudi que la ministre démissionnaire n'était peut-être pas liée par le secret avocat-client qu'elle invoque pour justifier son mutisme.

Sur cette question, Justin Trudeau a répété qu'il attendait toujours des conseils légaux puisque la levée de ce secret pourrait avoir des conséquences sur les procédures judiciaires dont SNC-Lavalin fait l'objet.