Le ministre fédéral des Finances, Bill Morneau, affirme que la lutte au blanchiment d'argent au Canada et à l'étranger fait partie des priorités du gouvernement libéral.

Il a fait cette déclaration vendredi en Colombie-Britannique où l'enjeu est devenu grave au point où la province envisage de déclencher une enquête publique.

D'ailleurs, le ministre Morneau soutient que le gouvernement fédéral collabore déjà avec la Colombie-Britannique pour s'attaquer au blanchiment d'argent.

Selon Bill Morneau, l'intérêt du Canada dans cette lutte dépasse les frontières du pays, alors que la communauté internationale s'inquiète du fait que de l'argent sale serve à financer des groupes terroristes.

Ces déclarations ont été formulées par le ministre des Finances lors d'une conférence de presse en marge d'un discours prononcé devant la Chambre de commerce du Grand Victoria.

Dans un rapport publié l'an dernier par un organisme international de lutte au blanchiment d'argent, il a été révélé qu'un milliard de dollars par année étaient blanchis par des groupes criminels grâce à des casinos situés en Colombie-Britannique.

Dans un deuxième rapport cité par le gouvernement provincial, une équipe des renseignements de la GRC a estimé que près d'un milliard de dollars étaient aussi blanchis par des groupes criminels par l'entremise de lucratives transactions immobilières au centre-ville de Vancouver. Vendredi, la GRC a dit chercher dans sa banque de données pour retrouver le document évoqué par le gouvernement.

L'ex-commissaire adjoint de la GRC, Peter German avait conclu dans une enquête, l'an dernier, que des casinos servaient de « machine à laver de l'argent » pour le crime organisé.

La déclaration de guerre de Bill Morneau vient donner du poids à l'engagement du procureur général de la Colombie-Britannique, David Eby, qui a récemment insisté sur le fait que la lutte au blanchiment d'argent nécessite la collaboration de tous les paliers de gouvernement ainsi que des forces de l'ordre.

« J'ai vu un réel changement de cap du gouvernement fédéral au sujet de cette problématique », a commenté M. Eby.

Deux enquêtes commandées par la province au sujet du blanchiment d'argent sont en cours. L'une vise à colmater les failles réglementaires qui permettent aux criminels d'utiliser les marchés immobiliers et financiers à leurs fins. L'autre vise à mesurer l'ampleur du fléau dans le marché immobilier et si le blanchiment d'argent est lié aux courses de chevaux et au marché des véhicules de luxe.

Les conclusions de ces enquêtes ainsi que la collaboration avec le gouvernement fédéral vont alimenter la réflexion de la province sur la nécessité de déclencher une commission d'enquête publique.