Le Canada exclut la possibilité d'une intervention militaire au Venezuela malgré que le président des États-Unis, Donald Trump, eut affirmé dimanche que l'envoi de troupes américaines était «certainement une option».

Les pays du Groupe de Lima, réunis à Ottawa, ont réaffirmé lundi l'appui d'un «processus de transition pacifique» pour dénouer la crise politique et sociale qui affecte le Venezuela sous le régime contesté du président Maduro.  

«[L'intervention militaire] est exclue», a affirmé la ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland lors d'une conférence de presse marquant la fin de la rencontre de cette réunion d'urgence des pays membres du Groupe de Lima.

Dans une déclaration commune, le Groupe de Lima a par ailleurs réitéré son appui au président intérimaire Juan Guaidó pour parvenir à la tenue d'élections «libres et justes». Les pays membres ont aussi accepté d'inclure le gouvernement «légitime» de Juan Guaidó comme membre du groupe du Lima.  

Un peu plus tôt aujourd'hui, le premier ministre Justin Trudeau a confirmé que son gouvernement versera 53 millions pour venir en aide Vénézuéliens confrontés à la crise politique et sociale qui secoue leur pays.

«Les Vénézuéliens peuvent compter sur notre appui alors qu'ils tentent de reprendre possession de leur pays et [de] rétablir leur démocratie», a-t-il déclaré en ouverture de la réunion du Groupe de Lima, qui se tient à Ottawa.

«Aujourd'hui, le Canada répond présent et annonce 53 millions pour répondre aux besoins les plus urgents des Vénézuéliens sur le terrain, incluant les près de trois millions de réfugiés», a signalé le premier ministre.

«La majeure partie des fonds ira à des partenaires de confiance et aux pays voisins pour les aider à appuyer le Venezuela et les Vénézuéliens», a-t-il spécifié lorsqu'il a pris la parole devant les représentants des pays alliés du Groupe de Lima.

La présidence de cette rencontre est assurée par la ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland. La diplomate en chef a réitéré lundi qu'Ottawa avait choisi son camp: il se range derrière Juan Guaidó, qui s'est autoproclamé président par intérim.

«Le Canada et le Groupe de Lima reconnaissent la primauté du droit, la primauté de la Constitution du Venezuela et la primauté de la volonté du peuple vénézuélien», a-t-elle affirmé.

La réunion du Groupe de Lima survient alors que les manifestations populaires se multiplient au Venezuela pour chasser le président socialiste Nicolas Maduro, et alors que plusieurs pays européens commencent à se ranger derrière l'opposant Guaidó.

Le Canada avait déjà contribué 2,2 millions à une crise humanitaire qui a chassé quelque trois millions de Vénézuéliens de chez eux. Des pays comme le Brésil et la Colombie font maintenant face à une crise des réfugiés.

La rencontre de lundi vise à trouver de nouvelles stratégies pour appuyer l'opposition vénézuélienne et soulager cette crise des réfugiés.

Le cabinet de Justin Trudeau a indiqué dimanche que ce dernier avait discuté avec Juan Guaidó.

Les deux hommes ont discuté de l'importance pour la communauté internationale d'envoyer un message clair concernant «l'illégitimité du régime Maduro». Ils ont souligné la nécessité que des élections présidentielles libres et justes soient tenues dans le pays d'Amérique du Sud.

Le Groupe de Lima, les États-Unis, l'Espagne, l'Allemagne, la France, le Royaume-Uni, la Suède, le Danemark, l'Autriche, les Pays-Bas et la Lituanie ont manifesté leur appui à l'opposant politique et réclament des élections justes et libres dès que possible.

Les États-Unis ne font pas partie du Groupe de Lima, mais leur dénonciation de Nicolas Maduro et leur reconnaissance de M. Guaidó correspondent aux positions du groupe.

- Avec La Presse canadienne