La décision d'Ottawa de signer le Pacte mondial sur les migrations des Nations Unies ne limite en rien la souveraineté du Canada ni sa capacité de choisir ses propres immigrants, a réitéré le premier ministre Justin Trudeau lors d'une assemblée publique animée à Saint-Hyacinthe.

Le premier ministre a été applaudi et parfois chahuté lorsqu'il répondait aux questions lui étant adressées sur divers sujets, allant de l'environnement à l'immigration, en passant par les accords de libre-échange, lors de la rencontre de deux heures.

L'échange le plus vif a eu lieu sur le thème de l'immigration, après qu'une femme eut demandé à M. Trudeau pourquoi son gouvernement avait signé le Pacte mondial sur les migrations des Nations Unies sans consulter les Canadiens.

Justin Trudeau a répondu que le monde entier était plongé dans une crise migratoire et que la signature de l'accord permettrait au Canada de partager son approche et de coopérer avec d'autres pays en matière d'immigration.

« Il s'agit d'un pacte qui ne limite en aucun cas la souveraineté du Canada de déterminer comment et qui on acceptera comme immigrants », a rappelé le premier ministre.

« Il y a beaucoup de fausses informations qui se répandent sur le sujet », a-t-il ajouté.

Justin Trudeau a dû élever la voix pour se faire entendre par-dessus les cris accusateurs. Il a qualifié les critiques du pacte de pratiquer une « politique de division » et a souligné la générosité des Canadiens envers les 25 000 réfugiés syriens accueillis au cours des dernières années.

« Oui, madame, je pense que nous avions raison de continuer à faire preuve de leadership en matière d'immigration dans le monde entier », a martelé M. Trudeau, attirant à la fois des huées et des applaudissements.

Dès l'ouverture de l'assemblée publique, le premier ministre a été mis au défi en matière de changement climatique.

Plusieurs des premières questions ont porté sur l'environnement. Un homme a notamment demandé à M. Trudeau comment il pouvait prétendre être favorable à l'environnement après que son gouvernement eut décidé d'acheter l'oléoduc Trans Mountain.

Justin Trudeau a répondu que le développement économique et la protection de l'environnement doivent aller de pair.

Il a cependant ajouté que les Canadiens vont continuer de dépendre des combustibles fossiles dans un avenir prévisible et que, dans ce cas, le pays a besoin d'oléoducs pour acheminer le pétrole vers les marchés.

M. Trudeau a également été interrogé au sujet de l'opposition autochtone aux oléoducs et aux gazoducs en Colombie-Britannique, qui a abouti à l'arrestation de 14 personnes dans le nord-ouest de la province.

Il a reconnu que la façon dont la situation a été gérée représentait « une erreur » et il a déclaré que le processus de réconciliation demeurait cahoteux.

« On fait de notre mieux, mais on fait toujours des erreurs », a-t-il dit qualifiant la situation à Wet'suwet'en de « ni idéale ni positive ».

Cette assemblée publique est la dernière d'une série de rassemblements populaires sous la forme questions-réponses organisée à travers le pays.

Justin Trudeau a été confronté à des questions difficiles sur des sujets allant des oléoducs aux relations avec les Peuples autochtones lors de rencontres publiques en Colombie-Britannique, en Saskatchewan et en Ontario.

Photo Ryan Remiorz, La Presse canadienne

Un membre du public portant un gilet jaune a dû être écarté par les agents de sécurité.