Le ministre fédéral de l'Immigration Ahmed Hussen se dit convaincu que le nombre croissant de demandes d'asile en attente pourra être traité au fur et à mesure à la suite de changements apportés au système de protection des réfugiés.

Un peu plus de 64 000 demandes d'asile, dont près de 35 000 concernent des immigrants irréguliers, attendent présentement une décision de la Commission de l'immigration et du statut de réfugié (CISR).

Le délai d'attente pour que la cause d'un demandeur d'asile soit entendue atteint actuellement près de deux ans.

«Nous avons nommé de très nombreux commissaires afin d'être en mesure de tenir des audiences dans des villes comme Calgary et Vancouver. Nous avons investi de nouveau dans la (CISR) pour embaucher du personnel supplémentaire dans le but d'implanter des innovations qui vont accélérer le processus sans compromettre la rigueur de la procédure», a expliqué vendredi à Calgary le ministre Hussen.

«J'ai confiance que les recommandations formulées par Neil Yeates lors de sa vérification indépendante vont nous permettre d'avancer», a-t-il ajouté.

L'examen indépendant a mis en évidence des problèmes persistants et systémiques et un historique d'échecs à gérer les périodes de pointe de demandes d'asile et à rattraper les retards dans le traitement des demandes.

Neil Yeates a recommandé de changer le mode de fonctionnement de la commission, notamment en la plaçant sous l'autorité du ministre de l'Immigration. Cette recommandation a suscité une vive opposition de la part de certains qui préféreraient que la commission demeure indépendante.

Ahmed Hussen n'a pas précisé quand ces changements pourraient être implantés et a laissé entendre qu'il veut prendre connaissance de ce que la commission a elle-même à proposer. En fin d'année, la commission a annoncé la création d'une «équipe spéciale responsable de la réduction du nombre de demandes d'asile peu complexes».

Un nouveau conseil de gestion des demandes d'asile a également été mis en place afin d'améliorer la coordination entre les ministères afin d'accélérer le traitement.

«La CISR a déjà mis en place ses propres mécanismes d'amélioration internes qui ont entraîné une augmentation de 50% du nombre de cas qu'elle est en mesure de régler», a déclaré le ministre.

Ahmed Hussen a annoncé que le recrutement de 248 nouveaux employés au cours des deux prochaines années, dont 64 nouveaux commissaires de l'immigration, devrait contribuer à réduire les longues listes d'attente qui remontent au précédent gouvernement de l'ex-premier ministre Stephen Harper.

«Les conservateurs de Harper ont laissé beaucoup de postes vacants à la Commission de l'immigration et du statut de réfugié. Ils ont également tenté d'appuyer sur le bouton "supprimer" en 2012 et ont créé cette longue liste d'attente de réfugiés qui n'ont toujours pas eu droit à une audience, ainsi que de nombreux autres qui patientent depuis cinq ans ou plus», a-t-il reproché.

«C'est la situation dont nous avons hérité.»