Le premier ministre de l'Ontario Doug Ford affirme qu'il ne participera pas à la rencontre des premiers ministres qu'a convoquée Justin Trudeau vendredi à Montréal si l'ordre du jour de cette rencontre n'est pas modifié.

M.  Ford, qui a brandi cette menace quelques heures avant de rencontrer M.  Trudeau en tête à tête à Montréal, tient à ce que l'on aborde le dossier de la fermeture l'usine d'assemblage de GM à Oshawa, l'afflux de migrants qui traversent la frontière canado-américaine et la construction de nouveaux pipelines pour donner un coup de pouce économique aux provinces de l'Ouest, en particulier l'Alberta.

M.  Ford compte prendre sa décision quant à sa première participation à la conférence des premiers ministres à l'issue de son entretien avec M.  Trudeau. « Personne ne devrait présumer que le premier ministre de l'Ontario est prêt à passer son vendredi à se faire faire la leçon par des ministres fédéraux », a fait savoir le bureau du premier ministre Doug Ford.

En point de presse à Montréal après avoir annoncé des investissements fédéraux dans

l'intelligence artificielle qui permettront de créer plus de 16 000 nouveaux emplois au pays, M. Trudeau a soutenu qu'il est important que les divers paliers de gouvernement travaillent ensemble afin d'assurer la croissance de l'économie canadienne.

« On va toujours être prêts à discuter de tous les sujets qui préoccupent les différents premiers ministres. Nous savons que les Canadiens s'attendent à ce que nous travaillions ensemble sur les enjeux qui leur tiennent à coeur, comme la croissance économique. Justement, je suis ici aujourd'hui pour souligner les investissements qu'on est en train de faire dans l'intelligence artificielle qui vont mener à 16 000 nouveaux emplois à travers le pays. C'est quelque chose qu'on est en train de faire en partenariat avec le gouvernement du Québec. Les gens s'attendent à ce que les gouvernements travaillent ensemble même s'ils ne sont pas toujours d'accord sur tous les enjeux », a fait valoir le premier ministre.

M.  Trudeau a décidé de convoquer ses homologues provinciaux à une rencontre au sommet - la première en 14 mois - dans la métropole afin de faire le point sur les dossiers à saveur économique, notamment la conclusion de l'Accord Canada-États-Unis-Mexique, et l'abolition des barrières au commerce interprovincial.

La première ministre de l'Alberta, Rachel Notley, a toutefois demandé à ce que l'on ajoute à l'ordre du jour la grave crise qui frappe le secteur de l'énergie en l'Alberta en raison de l'écart important qui existe entre le prix du baril du brut albertain et le brut américain, qui fait perdre 80 millions de dollars par jour à l'économie canadienne. Mme  Notley, qui a ordonné lundi une diminution de la production pétrolière de la province de 325 000 barils par jour à compter de janvier pour réduire cet écart, tient le gouvernement fédéral directement responsable de cette différence de prix à cause de son « incapacité à construire des pipelines » au fil des ans.

L'Alberta souffre sur le plan économique - la province a perdu plus de 100 000 emplois depuis la chute brutale du prix du pétrole.

M. Trudeau a accepté d'ajouter cette question à l'ordre du jour mercredi.