Le chef du Parti populaire du Canada, Maxime Bernier, et le chef du NPD, Jagmeet Singh, mordraient la poussière dans leur circonscription respective si des élections fédérales avaient lieu aujourd'hui.

C'est du moins ce que révèlent des sondages sur les intentions de vote menés dans les circonscriptions de Beauce, au Québec, détenue par Maxime Bernier depuis 2006 alors qu'il portait la bannière du Parti conservateur, et de Burnaby-Sud, en Colombie-Britannique, une circonscription devenue vacante en septembre que convoite Jagmeet Singh dans l'espoir de faire son entrée à la Chambre des communes.

Les deux sondages, menés par la firme Mainstreet Research du 10 au 11 novembre, pourraient avoir des répercussions importantes à l'échelle du pays si elles devaient se confirmer lorsque les électeurs seront convoqués aux urnes dans ces deux circonscriptions.

En Beauce, la lutte s'annonce très serrée. Le candidat conservateur Richard Lehoux obtiendrait 37,9% des voix tandis que le chef du Parti populaire du Canada Maxime Bernier récolterait 34,7%, selon le coup de sonde mené auprès de 616 résidants de Beauce. En 2015, M. Bernier avait récolté plus de 58% des suffrages, loin devant le candidat libéral Adam Veilleux qui avait dû se contenter de 22% des voix.

«Il ne fait aucun doute que Maxime Bernier a toute une lutte à livrer dans sa propre circonscription pour conserver son siège. S'il ne peut gagner dans Beauce, cela risque de nuire aux chances de son parti dans le reste du pays», a indiqué lundi le président de Meanstreet Research, Quito Maggi, dans une entrevue à La Presse, soulignant toutefois que les deux candidats sont à toutes fins utiles à égalité compte tenu de la marge d'erreur (plus ou moins 3,95%).

En confirmant la candidature de Richard Lehoux dans Beauce, il y a deux semaines, les conservateurs d'Andrew Scheer ont fait savoir qu'ils comptent tout mettre en oeuvre pour battre Maxime Bernier dans sa propre circonscription. Une défaite de M. Bernier pourrait compromettre les chances de son parti, qu'il a fondé en septembre après avoir claqué la porte du Parti conservateur avec fracas, de prendre son envol.

Mais les nouvelles sont loin d'être réjouissantes aussi pour Jagmeet Singh. Dans Burnaby-Sud, le chef du NPD arrive troisième, récoltant à peine 27,2% des voix. Le Parti libéral est en tête dans cette circonscription avec 35,9% des voix et le Parti conservateur est bon deuxième avec 29,3%. 

«Si Jagmeet Singh n'arrive pas à s'imposer dans Burnaby-Sud durant l'élection partielle à venir, cela pourrait sonner la fin de sa carrière politique sur la scène fédérale», a analysé M. Maggi. Dans Burnaby-Sud, le coup de sonde a été mené auprès de 366 répondants (marge d'erreur de plus ou moins 5,12%). 

La pente à monter est d'autant plus abrupte pour M. Singh que la leader du Parti vert, Elizabeth May, a annoncé en août que son parti ne présenterait pas de candidat dans Burnaby-Sud lors de l'éventuelle élection partielle. 

Dans les rangs du NPD, plusieurs stratèges ont fait valoir qu'une défaite de Jagmeet Singh lui serait fatale. Certains ont évoqué le nom du député de la Colombie-Britannique Nathan Cullen, récemment choisi comme le parlementaire de l'année dans le cadre d'un vote annuel organisé auprès des députés par les magazines Maclean's et L'Actualité

Récemment, le premier ministre Justin Trudeau a soulevé l'ire des partis de l'opposition en déclenchant une élection partielle dans une seule des quatre circonscriptions vacantes, soit Leeds-Grenville-Thousand-Islands and Rideau Lake, en Ontario. Cette élection partielle doit avoir lieu le lundi 3 décembre. 

Les trois autres circonscriptions qui sont toujours vacantes sont celles de Burnaby-Sud, Outremont et York-Simcoe, en Ontario.

Photo Sean Kilpatrick, La Presse canadienne

Dans la circonscription de Burnaby-Sud, en Colombie-Britannique, le chef du NPD Jagmeet Singh arrive troisième, récoltant à peine 27,2% des voix.