Le gouvernement canadien n'est pas prêt à imposer des sanctions à l'Arabie saoudite malgré les soupçons qui pèsent sur le royaume concernant la disparition et l'assassinat présumé du journaliste Jamal Khashoggi.

La ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, a affirmé lundi qu'elle avait discuté de cette mystérieuse affaire avec son homologue de Riyad, mais elle n'a pas voulu révéler la teneur de l'échange, sauf pour dire qu'elle avait réclamé une enquête exhaustive.

Pendant son point de presse, le réseau CNN a révélé que les Saoudiens étaient sur le point de reconnaître que le journaliste critique du régime est mort après un interrogatoire qui aurait mal tourné, alors qu'il se trouvait au consulat d'Arabie saoudite à Istanbul, en Turquie.

La diplomate en chef du Canada, qui venait de faire valoir que les questions sur de potentielles sanctions étaient hypothétiques, n'a pas bronché. Elle a par ailleurs signalé que les contrats de ventes d'armes tenaient toujours, au nom de la crédibilité de la signature d'Ottawa.

Le Nouveau Parti démocratique (NPD) avait exhorté un peu plus tôt le gouvernement de Justin Trudeau à cesser sur-le-champ l'exportation de matériel militaire. Le chef du parti, Jagmeet Singh, a fait valoir que les libéraux devaient «tout de suite arrêter la vente d'armes».

L'affaire Khashoggi est la «goutte d'eau qui fait déborder le vase», a plaidé sa députée Hélène Laverdière, car cette «chose horrible» vient s'ajouter la longue liste de violations des droits de la personne commises par les Saoudiens.