Le Canada verse 50 millions sur deux ans à l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens au Proche-Orient, alors que les États-Unis viennent de cesser de financer cet organisme qualifié par la Maison-Blanche d'«irrémédiablement déficient».

Les nouvelles sommes annoncées par Ottawa vendredi seront allouées pour soutenir les efforts de santé et d'éducation de l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).

L'administration de Donald Trump a décidé en août de retirer le soutien américain de 300 millions à l'agence onusienne. Les États-Unis étaient jusque-là le principal bailleur de fonds pour cette organisation qui vient en aide à plus de cinq millions de réfugiés palestiniens au Proche-Orient.

Israël accuse l'agence onusienne d'être partiale, d'alimenter le conflit avec les Palestiniens et de promouvoir la haine contre l'État hébreu.

Il y a deux semaines, l'Union européenne a annoncé une contribution supplémentaire de 46 millions US à l'UNRWA pour soutenir ses services de santé et d'éducation.

Le ministère canadien des Affaires étrangères croit que la nouvelle enveloppe de 50 millions sur deux ans contribuera à stabiliser la région en aidant les Palestiniens à faire face à la pauvreté, au chômage et à l'insécurité alimentaire. Ottawa estime par ailleurs que le financement canadien « aidera également l'UNRWA dans ses efforts soutenus pour améliorer la neutralité de l'Office et de ses activités ».

« Cette aide illustre la collaboration entre le Canada et l'UNRWA, dont le but est d'assurer le respect des principes d'humanité, de neutralité, d'indépendance opérationnelle et d'impartialité », indique Affaires mondiales Canada dans un communiqué.

Ottawa consacrera près de 40 millions pour répondre aux besoins fondamentaux en matière d'éducation, de santé et de moyens de subsistance de millions de réfugiés palestiniens, « en particulier des femmes et des enfants », précise-t-on. Le Canada verse par ailleurs une somme supplémentaire de 10 millions pour aider 460 000 réfugiés palestiniens en Syrie et au Liban.

La ministre canadienne du Développement international, Marie-Claude Bibeau, a estimé que « ce soutien permettra d'envoyer des centaines de milliers d'enfants à l'école, de former des enseignants et de faire fonctionner plus d'une centaine de centres de santé ».

« Le nouveau financement attribué à l'UNRWA est requis de toute urgence, et il assurera une stabilité à l'Office alors que les besoins sur le terrain augmentent. »

Israël avait salué la décision des États-Unis de réduire leurs contributions à l'UNRWA. Jared Kushner, gendre du président Trump et principal conseiller de son administration pour le Proche-Orient, estimait dans un courriel interne, publié par le magazine « Foreign Policy », que l'agence de l'ONU « perpétue le statu quo, est corrompue et inefficace, et ne contribue en rien à la paix » dans la région. Dans ce courriel, M. Kushner aurait également exprimé le souhait que les activités de l'agence soient « perturbées ».

Le mois dernier, le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas déclarait à l'Assemblée générale des Nations unies que le travail de l'agence était crucial pour le bien-être de son peuple, et que les États-Unis souhaitaient tout simplement « l'éradiquer ».