Un nouveau chapitre de l'histoire politique de Mad Max s'écrira vendredi. Trois semaines après avoir claqué la porte du Parti conservateur du Canada (PCC), le Beauceron sera à Ottawa pour dévoiler le nom et le logo de son nouveau parti.

L'équipe de Maxime Bernier a confirmé avoir enregistré le nom de domaine internet «Parti populaire du Canada» (The People's Party of Canada, en anglais), une information qui a initialement été rapportée par le Toronto Star.

Mais il pourrait s'agir d'un subterfuge, puisque d'autres ont aussi été enregistrés, a argué son porte-parole, Martin Masse. «On a fait ça pour brouiller les pistes», a-t-il mentionné en entrevue téléphonique.

Le terme «populaire» est tout de même à l'honneur dans l'offensive de recrutement lancée ces derniers jours via les comptes Twitter et Facebook de l'élu, qui siègera comme indépendant lorsque les travaux parlementaires reprendront, lundi prochain.

Chez Élections Canada, on n'avait reçu aucun document en vue de l'enregistrement du parti, jeudi après-midi. L'élu de Beauce compte mettre fin au suspense en conférence de presse vendredi matin, alors qu'il fera également le point sur ses efforts de financement.

Son porte-parole n'a pas voulu préciser quel était le montant de la cagnotte, se contentant de dire que le cap des 100 000 $ avait été franchi depuis que Maxime Bernier a quitté son parti, le 23 août dernier, l'accusant d'être «trop corrompu intellectuellement et moralement pour être réformé».

À défaut d'avoir pu réformer lui-même le PCC, s'étant incliné in extremis devant son rival Andrew Scheer, en mai 2017, il prendra donc les rênes d'une nouvelle formation politique. Sa démarche a déjà piqué la curiosité de certaines personnes, dont celle de deux anciens députés conservateurs.

L'ex-député québécois Luc Harvey, qui a représenté la circonscription de Louis-Hébert de 2006 à 2008, a confié lundi au quotidien Le Devoir que ce serait «avec le plus grand plaisir» qu'il «porterai(t) la bannière de Maxime».

Un autre ancien élu du PCC, le Britanno-Colombien Gurmant Grewal, a déclaré à La Presse canadienne qu'il soutenait le projet, tout comme Marc Emery, militant pour la légalisation du cannabis, et Michael Wekerle, banquier et ex-vedette de l'émission «Dragon's Den».

La défection de Maxime Bernier a toutefois été vertement critiquée par plusieurs de ses collègues, nouveaux et anciens. On lui a notamment reproché d'avoir posé un geste qui pourrait diviser le vote à droite et mener à la réélection des libéraux de Justin Trudeau en 2019.

On l'a aussi accusé d'avoir agi en mauvais perdant et d'avoir manqué de loyauté à l'endroit du chef, Andrew Scheer, lequel a coiffé le Beauceron au poteau après 13 tours de scrutin, il y a maintenant un peu plus d'un an.