Le chef du Parti conservateur du Canada, Andrew Scheer, a réitéré sa promesse de ne pas rouvrir le débat sur l'avortement quelques heures avant que les membres du parti décident de maintenir la politique actuelle à l'occasion de leur congrès national, qui se termine à Halifax samedi.

L'une des 74 résolutions qui ont été soumises aux membres, samedi, suggérait de retirer toute référence dans le programme conservateur à la réglementation de l'avortement. Cette résolution a finalement été rejetée au terme d'un vote serré.

La politique actuelle du parti est qu'un gouvernement conservateur n'appuierait pas une loi qui réglementerait l'avortement.

En entrevue avec La Presse canadienne, M. Scheer a déclaré qu'il ne présenterait aucune loi susceptible de provoquer des débats sur des sujets délicats tels que l'avortement, et ce, même si une majorité de membres avaient voté en faveur de la résolution proposée samedi.

Il a dit être d'accord pour tenir des discussions ouvertes entre les membres du parti, mais il a prévenu n'avoir aucunement l'intention de causer des débats controversés sur les enjeux sociaux comme l'avortement.

Au dernier jour de leur congrès, les conservateurs ont aussi eu à se prononcer sur le suicide assisté.

Une résolution proposant que le Parti conservateur s'oppose officiellement à l'élargissement de « l'euthanasie et du suicide assisté » aux mineurs, aux personnes atteintes de troubles mentaux ou aux « personnes non compétentes » a été acceptée à 62 % contre 38 %.

Controverse sur la gestion de l'offre

Les membres du Parti conservateur n'ont toutefois pas eu l'occasion de voter sur le système canadien de gestion de l'offre.

Une résolution visant à ce que le parti se positionne pour mettre fin à la gestion de l'offre sur les produits agricoles n'a pas été appuyée par la majorité, au grand dam d'un groupe de délégués qui ont utilisé plusieurs stratégies de procédure pour imposer un vote.

Peter McCaffrey, de Calgary, avait exprimé ses craintes plus tôt dans la semaine à l'idée qu'il ne puisse pas voter sur la résolution, dans la foulée du départ du député québécois Maxime Bernier.

M. Bernier est un fervent détracteur de la gestion de l'offre et a ouvertement accusé les conservateurs et le chef Andrew Scheer d'avoir appuyé le système avant sa démission fracassante de jeudi dernier.

M. McCaffrey a exprimé sa frustration quant à la manière dont les événements se sont déroulés vendredi. Selon lui, tout a été organisé pour empêcher les délégués de se prononcer sur la gestion de l'offre.

« Je veux voter pour une bonne politique, mais je pense qu'ils nous poussent à sortir du parti en ne nous autorisant pas à voter sur ces questions », a-t-il plaidé.

M. McCaffrey avait déjà indiqué qu'il ne voulait pas suivre M. Bernier, mais après ce dernier développement, il était moins certain.

« Je ne sais pas quoi faire maintenant », a-t-il déclaré.