La ministre responsable de Parcs Canada a affirmé, mercredi, que retirer des statues n'était pas la meilleure solution pour régler les questions soulevées par certains moments plus sombres de l'histoire canadienne.

La ministre fédérale de l'Environnement, Catherine McKenna, a demandé à la Commission des lieux et monuments historiques du Canada de réfléchir sur les moyens de remédier aux problèmes liés à certains personnages historiques comme John A. Macdonald, dont le rôle dans la mise en place des pensionnats fédéraux pour enfants autochtones a semé la controverse dans la foulée des efforts de réconciliation avec les Premières Nations.

Mme McKenna a expliqué qu'elle avait chargé la Commission de trouver une façon sensée de tenir compte de ces préoccupations, soulignant toutefois qu'il n'était pas possible d'effacer le passé.

La ministre a confié qu'à ses yeux, il était important d'accepter l'histoire avec ses bons et ses moins bons côtés, et de la raconter afin de permettre aux gens de réaliser qu'ils peuvent faire mieux.

Elle a indiqué que l'une des solutions possibles consistait à ériger une deuxième statue près de celle du personnage controversé afin de représenter l'histoire des Autochtones.

Le point de vue de Catherine McKenna semble aller dans le même sens que les recommandations du sénateur Murray Sinclair, ancien président de la Commission de vérité et réconciliation, qui avait laissé entendre que de déboulonner les statues était «contre-productif» sur le plan de la réconciliation parce que cela «sent la vengeance à plein nez».

M. Sinclair préfère que le Canada trouve plus de manières de reconnaître et d'honorer les peuples autochtones et leur histoire.

Le sénateur n'était pas disponible pour accorder une entrevue mercredi, mais sa porte-parole a affirmé qu'il n'avait pas changé d'avis.

Cet enjeu a fait les manchettes cette semaine après que le conseil municipal de Victoria, en Colombie-Britannique, eut voté en faveur du retrait de la statue de John A. Macdonald située près de l'entrée de l'hôtel de ville afin de l'installer ailleurs.

M. Macdonald, le premier à occuper le poste de premier ministre du Canada, est l'homme derrière la création des pensionnats pour Autochtones qui, pendant plus d'un siècle, ont tenté d'assimiler les enfants autochtones en les forçant à fréquenter des écoles souvent situées à des milliers de kilomètres de leur domicile.

Les pensionnats étaient gérés par des groupes religieux pour le compte du fédéral et des milliers d'élèves y ont subi des mauvais traitements physiques et psychologiques ainsi que des agressions sexuelles.