Le gouvernement de Justin Trudeau assouplit les règles sur la tarification du carbone pour les industries très énergivores, qui craignent de ne pouvoir affronter la concurrence internationale - et avant tout américaine -, à cause de cette nouvelle taxe.

Environnement et Changement climatique Canada a publié de nouvelles lignes directrices qui rehaussent le seuil d'émissions au-delà duquel les pollueurs canadiens devront payer une taxe sur le carbone, à compter de l'an prochain.

Ces révisions surviennent alors que les grandes industries font face à des menaces concurrentielles venant du sud de la frontière, sous la forme de réductions d'impôt des sociétés et de tarifs protectionnistes. Ottawa s'apprête par ailleurs à remplacer par sa propre taxe sur le carbone le système de plafonnement et d'échange d'émissions en Ontario - le «marché du carbone», que le gouvernement de Doug Ford vient de larguer.

Le ministère fédéral de l'Environnement réaffirme que la tarification du carbone demeure un élément clé de sa stratégie de réduction des gaz à effet de serre. Mais après avoir rencontré des représentants de l'industrie, le gouvernement Trudeau a déterminé que quatre secteurs en particulier - les producteurs de ciment, de fer et d'acier, de chaux et d'engrais azotés - sont confrontés à un risque concurrentiel élevé, et verront donc leurs seuils d'émissions de carbone réajustés.

L'ébauche de règlement publié en janvier fixait à 70 % des émissions moyennes le seuil au-delà duquel les industries devraient commencer à payer la taxe sur le carbone. Ce seuil a été rehaussé à 80 %, mais pour les quatre secteurs qui risquent le plus de souffrir de la concurrence étrangère, il atteindra 90 %.

Le gouvernement indique par ailleurs que d'autres secteurs pourraient bénéficier d'une révision de leur seuil d'émissions, après un examen plus approfondi de l'impact de la tarification du carbone sur leur compétitivité nationale et internationale.