L'envoyée du président américain Donald Trump au Canada a déclaré aux invités à une fête du 4 juillet plus modeste qu'à l'habitude, mercredi soir, à Ottawa, que la relation durable entre le Canada et les États-Unis survivrait à ces temps difficiles entre les deux voisins.

L'ambassadrice Kelly Craft a livré ce message dans un contexte de conflit commercial sans précédent entre le Canada et les États-Unis.

Mme Craft a reconnu les défis de ces relations tendues devant des centaines de convives, écoutant en buvant des cocktails et en mangeant des crevettes sur le vaste terrain de la résidence officielle de l'ambassadrice des États-Unis à Ottawa.

« Le Canada et les États-Unis ont un partenariat durable qui, je suis convaincue, traversera l'épreuve du temps - et croyez-moi, il s'agit de temps difficiles », a affirmé Mme Craft à la foule, beaucoup plus petite que lors des fêtes de l'indépendance des États-Unis à la résidence officielle des dernières années selon des habitués.

Mme Craft, qui était l'hôte de sa première fête du 4 juillet comme ambassadrice, a aussi cité l'ancien président Thomas Jefferson dans son allocution pour appuyer son message.

« Je n'ai jamais considéré une différence d'opinion politique, religieuse, philosophique, comme une raison de me retirer d'un ami », a-t-elle affirmé.

Puis, elle a ajouté: « Par votre présence ici ce soir, j'affirmerais que nous sommes tous d'accord avec Jefferson sur ce point fondamental de l'amitié. »

Dans le contexte de relations particulièrement tendues entre les États-Unis et le Canada, certains acteurs politiques canadiens de premier plan avaient annoncé avant l'événement leur intention de ne pas y participer par principe.

Ces dernières années, la fête de la proclamation de l'indépendance américaine était l'événement à ne pas manquer, avec une liste d'invités ayant gonflé pour inclure plus de 4000 personnes sous l'ex-ambassadeur Bruce Heyman, désigné par Barack Obama.

Néanmoins, sous la gouverne de sa successeure Kelly Craft - nommée dans ces fonctions par le président Donald Trump -, la liste d'invités a été réduite à environ 1000 personnes.

Le maire d'Ottawa, Jim Watson, le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD) Jagmeet Singh et le chef par intérim du Parti libéral de l'Ontario John Fraser figurent parmi les gens ayant décidé de passer leur tour, faisant valoir les tensions commerciales et les inquiétudes persistantes à l'égard de l'administration du président Trump.

« Étant donné le climat politique actuel, je ne crois pas que ce serait approprié. Je souhaite à tous mes amis américains un heureux 4-Juillet », avait dit M. Fraser par courriel.

Le maire Jim Watson, qui a l'habitude de prendre part à l'événement, et qui a décidé de refuser l'invitation cette année, a dit être contrarié par les « attaques constantes contre notre pays ».

Un porte-parole de M. Singh avait indiqué que le chef du NPD avait été invité, mais qu'il ne participerait pas à l'événement en guise de protestation contre les politiques des États-Unis en matière de commerce et d'immigration.

« Bien qu'il ne participera pas aux célébrations du 4 juillet, M. Singh sait qu'il faudra plus que des gestes symboliques pour réussir à faire pression sur l'administration Trump », a affirmé James Smith par courriel.

Le ministre fédéral des Transports, Marc Garneau, et Andrew Leslie, député libéral fédéral de la région d'Ottawa et secrétaire parlementaire du gouvernement pour les relations canado-américaines, étaient présents.

« Il y a des tensions, bien sûr », a dit M. Leslie avant le court discours de Mme Craft.

« La chose importante est de réduire la température, d'engager un dialogue. Il est toujours mieux de parler que de se taire », a-t-il soutenu.

M. Leslie a dit espérer que les Américains reprendront les discussions sur l'ALÉNA, car le Canada est prêt à retourner à la table. Il a aussi exprimé son respect pour Mme Craft, ajoutant qu'elle avait un rôle « très difficile » à jouer.