Les attaques de Martine Ouellet à l'endroit des sept ex-bloquistes ont suscité peu de réactions à Ottawa.

«On l'a dit depuis le début, on est là pour la défense des intérêts du Québec, s'est contenté de dire leur porte-parole, Rhéal Fortin. Ça ne change pas. Je n'ai pas l'intention de quitter.»

Il n'a pas voulu commenter davantage en précisant que c'était «la journée de Mme Ouellet» et a ajouté que les sept élus, qui forment maintenant le parti Québec debout, réagiraient mardi.

«Quand en 2014, il fallait rebâtir le Bloc québécois pour éventuellement faire élire dix députés quand on avait le vent dans la face, puis qu'on ramait dans la »garnotte«, ça c'est de faire preuve de courage, a quant à lui rétorqué le député Michel Boudrias aux attaques de son ancienne chef. Donc, je n'ai pas de leçons de courage à recevoir de qui que ce soit.»

Dans son discours d'adieu lundi, Martine Ouellet a accusé les sept députés de refuser de parler d'indépendance en public, de lancer des attaques personnelles à son endroit et d'être motivés par «la peur de perdre des votes» et la «peur de perdre leur siège».

Le départ de la chef, perçue comme «un élément de blocage», pavera-t-il la voie à la réunification du parti? Autant Rhéal Fortin que Michel Boudrias se sont gardés de dire qu'ils retourneraient au Bloc québécois.

«Je suis prêt à faire tout ce qui est en mon pouvoir d'influence pour préparer un climat propice afin qu'il y ait une seule force politique qui garantisse la voix des souverainistes à Ottawa», a réitéré M. Boudrias.

«Là, ce qui est important, c'est de créer un climat favorable à la discussion pour une éventuelle réunification peu importe la forme, a-t-il ajouté. Je ne peux pas garantir la suite des événements. Moi, je fais mon bout de chemin.»

Un éventuel retour au sein du parti pourrait s'avérer plus compliqué qu'il n'y paraît pour les sept démissionnaires, selon une source proche du parti. Le président du Bloc québécois et prochain chef intérimaire, Mario Beaulieu, ne serait pas certain d'avoir la majorité des voix au bureau national, dont une majorité de nouveaux membres sont fidèles à Martine Ouellet. M. Beaulieu avait fait campagne contre la chef pour le vote de confiance.

Celle-ci a pris soin de souligner en conférence de presse qu'une majorité de membres ont voté oui à la première question du référendum qui portait sur la promotion de l'indépendance.

«Il y a quand même 65% des membres du Bloc québécois qui disent oui à l'article 1, puis oui il faut parler d'indépendance sur toutes les tribunes à toutes les occasions, a-t-elle souligné. J'espère qu'ils vont en prendre acte et j'espère qu'ils vont respecter la décision des membres pour une fois, qu'ils ne vont pas essayer encore une fois de la renverser.»

Les conservateurs, qui avaient profité de la crise au Bloc québécois pour lancer une opération charme au Québec, semblent peu inquiets de se faire couper l'herbe sous le pied.

«On les laisse aller eux autres avec leurs problèmes, a affirmé le député Gérard Deltell. Ils s'enfargent dans leurs lacets, c'est leur problème. Nous autres, on regarde en avant.»