Le président du Centre culturel islamique de Québec, Boufeldja Benabdallah, a imploré mardi les élus d'un comité parlementaire d'inclure dans le projet de loi sur le contrôle des armes des dispositions afin de bannir les armes d'assaut.

« S'il vous plaît, s'il vous plaît. Aidez-nous, aidez-nous, et aidez la société à ce que ce genre d'arme d'assaut, de guerre, ne soit pas dans ce pays. C'est pour le bien de toute la société », a-t-il plaidé devant les députés du comité permanent de la sécurité publique et nationale.

Il a fait valoir que le bilan de la fusillade à la mosquée de Québec, qui a fait six morts pendant la prière à la mosquée le 29 janvier 2017, aurait pu être beaucoup plus lourd si l'arme du tireur ne s'était pas enrayée - un type d'arme qui ne devrait tout simplement pas circuler au Canada, a-t-il insisté.

« Tous les gens sont sidérés que cet individu avait une arme d'assaut », a lâché Boufeldja Benabdallah, invitant les élus à laisser la partisanerie de côté et à soutenir unanimement une prohibition des armes d'assaut au Canada.

« C'est cet appel que je fais à vous tous ici (...) et je vais taper sur le clou jusqu'à ce que ça marche ; Inch'Allah, si Dieu le veut », a-t-il laissé tomber.

À ses côtés, Heidi Rathjen, coordonnatrice du groupe PolySeSouvient, qui milite en faveur d'un meilleur contrôle des armes à feu, a aussi réclamé une prohibition des armes d'assaut.

Elle a soutenu que le projet de loi libéral respectait « à peine » les promesses contenues dans la plateforme électorale libérale, mais qu'il ne s'agissait pas selon elle d'un cadre assez robuste.

À sa sortie de la réunion du comité, elle a dit avoir un espoir, mais mince, que le gouvernement Trudeau accède à sa demande. En revanche, elle s'est réjouie que cette présence puisse sensibiliser la population canadienne sur la question des armes d'assaut.

Le ministre de la Sécurité publique, Ralph Goodale, a réitéré mardi matin à son arrivée à la réunion du cabinet libéral qu'il était ouvert aux suggestions des différents groupes qui interviendront au cours de l'étude du projet de loi libéral.

Le projet de loi C-71 sur le contrôle des armes à feu ne contient pas de mesure visant à prohiber les armes d'assaut au pays.

Il prévoit que le dernier mot en matière de classification des armes à feu revienne à la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et non plus aux politiciens comme la législation le prévoyait sous le précédent gouvernement conservateur.