Le commissaire fédéral aux conflits d'intérêts a ouvert une enquête pour déterminer le rôle joué par le ministre des Pêches et des Océans, Dominic LeBlanc, dans l'attribution d'un permis de pêche dans les provinces de l'Atlantique.

Le Bureau du commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique s'est refusé à tout commentaire, invoquant la confidentialité des renseignements. On sait seulement qu'une enquête a été ouverte vendredi dernier.

Le député conservateur Todd Doherty talonne le gouvernement libéral depuis des semaines afin de savoir comment l'entreprise Five Nations Clam avait obtenu un permis de pêche pour une variété de palourdes, la mactre de Stimpson, dans les eaux de la Nouvelle-Écosse et de Terre-Neuve-et-Labrador.

Cette coentreprise, qui regroupe des Autochtones du Québec et des quatre provinces de l'Atlantique, a des liens avec le Parti libéral du Canada et plusieurs députés libéraux, dont le ministre LeBlanc.

En attribuant ce permis de pêche, le gouvernement fédéral mettait un terme à un monopole détenu depuis des années par le géant de l'industrie Clearwater Seafoods. Mais Ottawa avait annoncé l'an dernier qu'il délivrerait un quatrième permis, pour le quart des quotas de pêche autorisés de mactres de Stimpson.

Ce nouveau permis serait toutefois réservé à une entreprise autochtone située dans une des quatre provinces de l'Atlantique ou au Québec, et qui devrait majoritairement appartenir à des intérêts canadiens. En annonçant l'attribution du nouveau permis, le 22 février dernier, le ministre LeBlanc soutenait que cette décision «améliorerait considérablement la participation autochtone à la pêche hauturière du Canada atlantique», et il y voyait «une mesure déterminante vers la réconciliation».