Le premier ministre Justin Trudeau s'est dit ouvert, jeudi, à l'idée de procéder à des vérifications plus rigoureuses de la santé mentale de ceux qui désirent faire l'acquisition d'une arme à feu.

Lors des procédures judiciaires d'Alexandre Bissonnette, qui a plaidé coupable en mars dernier à six chefs d'accusation de meurtre au premier degré et six chefs d'accusation de tentative de meurtre pour l'attentat de la mosquée de Québec en janvier 2017, on apprenait qu'il détenait légalement ses armes même s'il avait déjà été traité pour des troubles de santé mentale. Il lui a suffi de mentir à la GRC pour pouvoir se procurer en toute légalité ses armes, le corps policier se fiant à sa parole.

En mars dernier, le gouvernement fédéral a déposé le projet de loi C-71, qui resserre certains contrôles et qui encadre la vente d'armes à feu. Ce projet de loi éliminerait aussi des mesures mises en place sous le gouvernement Harper.

Questionné sur la possibilité de modifier ce projet de loi pour y inclure des dispositions encore plus sévères, particulièrement sur la santé mentale des acheteurs, M. Trudeau a affirmé qu'il allait prendre cette idée en considération.

«On est toujours ouvert à de nouvelles suggestions, à l'amélioration, mais c'est un pas important qui va protéger nos communautés, protéger nos citoyens et respecter les droits des Canadiens», a déclaré le premier ministre lors d'une conférence de presse à Saguenay.

Selon M. Trudeau, le projet de loi dans sa forme actuelle est déjà un pas dans la bonne direction et il existe un consensus sur cette question.

«On a ajouté plusieurs éléments au contrôle des armes à feu dans ce projet de loi. Nous savons que d'avancer avec des mesures concrètes et raisonnables pour protéger les citoyens de la violence faite avec les armes à feux, c'est quelque chose que tout le monde veut, il n'y a pas de débat là-dessus. Nous allons continuer à chercher à protéger les citoyens et à assurer un meilleur contrôle des armes à feu», a-t-il précisé.

Le projet de loi C-71 propose plusieurs mesures qui rendent plus contraignant le commerce des armes. Par exemple, les vendeurs devront conserver pendant 20 ans un registre de leurs ventes. Les acheteurs, dans la forme actuelle du projet de loi, subiront des vérifications plus exigeantes.

Plus tôt cette semaine, le ministre de la Sécurité publique, Ralph Goodale, a affirmé lui aussi vouloir étudier une proposition modifiant ce projet de loi, les familles des victimes de l'attentat à la mosquée de Québec lui ayant demandé d'interdire complètement les armes d'assaut au pays.