Le cri d'un député conservateur aux Communes lui a attiré une pluie de critiques, mercredi.

Le premier ministre Justin Trudeau venait de terminer une réponse à la période des questions quotidienne, en disant que son gouvernement défendrait toujours le droit des femmes à l'avortement.

«Ce n'est pas un droit», a lancé le député manitobain Ted Falk.

«C'est horrible, ce qu'on vient d'entendre M. le président», s'est exclamée Anne Minh-Thu Quach, la députée néo-démocrate qui se levait pour prendre, à son tour, la parole.

S'en est suivi un brouhaha et beaucoup d'appels à l'ordre du président de la Chambre. Puis, Justin Trudeau y a mis son grain de sel.

«Oui! C'est un droit d'une femme de pouvoir choisir ce qui se passe avec son corps. Et nous allons toujours défendre ce droit malgré ce que les conservateurs pensent et disent», a lancé M. Trudeau.

Quelques minutes plus tard, sa ministre de la Condition féminine, Maryam Monsef, en faisait un point d'ordre et réclamait des excuses du député. Le président a préféré ne pas donner suite.

À l'extérieur de la Chambre, les passions ne se sont pas calmées si vite.

«La lutte pour le droit des femmes de choisir est loin d'être gagnée dans notre pays aussi», a écrit sur son compte Twitter la députée néo-démocrate Niki Ashton, tandis que d'autres abonnés au média social y allaient plus brutalement.

Dans les couloirs du parlement, les députés conservateurs croisés disaient tous ne pas avoir entendu le cri de leur collègue et refusaient donc de le commenter.

«Je ne peux pas croire que c'est remis en question encore aujourd'hui. Mais c'est un de leur leitmotiv, alors...», s'est désolée la députée Quach, interceptée à sa sortie de la Chambre.

La question n'a pas fini de soulever les émotions à Ottawa. Jeudi, les groupes qui réclament l'interdiction de l'avortement tiennent leur rassemblement annuel sur la colline parlementaire.