Stéphane Perrault deviendra directeur général des élections du Canada après avoir occupé le poste par intérim pendant 17 mois.

Le premier ministre Justin Trudeau a proposé sa nomination mardi après-midi.

L'opposition reproche depuis des mois au gouvernement de ne pas pourvoir ce poste crucial.

Le ministre Scott Brison, qui gère, lui aussi à titre intérimaire, le portefeuille de la ministre des Institutions démocratiques en congé de maternité, assure que M. Perrault pourra avoir la machine prête pour 2019.

«Il a occupé le poste par intérim, ce qui, bien sûr, aide à assurer une transition en douceur, surtout avec C-76», a fait remarquer le ministre à sa sortie des Communes.

Le projet de loi C-76, qui est présentement à l'étude, propose de nouvelles règles pour les prochaines élections fédérales. M. Perrault n'aura que quelques mois pour s'y adapter.

«J'ai discuté avec lui comme directeur général par intérim du potentiel de mettre en place les provisions de la législation C-76 et il avait confiance que c'est possible de mettre en place les changements avant les prochaines élections», a assuré le ministre Brison.

«C'est important de reconnaître que la grande majorité des propositions dans ce projet de loi étaient les recommandations d'Élections Canada après la dernière élection, a-t-il rappelé. Alors, nous croyons que nous avons le temps, pas beaucoup de temps, mais assez de temps pour mettre en place (les nouvelles règles) avant les prochaines élections.»

Un candidat choisi, puis écarté

Début avril, le gouvernement avait indiqué aux partis d'opposition que son choix pour le poste de directeur général s'était arrêté sur un candidat. Et ce n'était pas M. Perrault.

Impossible de connaître la raison du changement.

«C'est très important pour les gens qui participent aux processus (de sélection) d'avoir l'assurance du gouvernement qu'on va respecter leur vie privée», a martelé le ministre Brison, refusant d'expliquer ce qui s'est passé.

Le chef néo-démocrate Jagmeet Singh et son député Nathan Cullen ont écrit au premier ministre pour réclamer des explications.

«Pour que le processus soit réellement ouvert, transparent, fondé sur le mérite et non partisan, il est impératif que les partis consultés reçoivent les renseignements nécessaires pour se forger une opinion réfléchie», ont-ils fait valoir.

«Maintenant, plus que jamais, il est d'une importance primordiale que les partis de l'opposition connaissent les compétences considérées lors du processus de sélection», ont-ils aussi écrit, citant les ingérences russes dans les dernières élections américaines.

Le directeur général des élections est un agent indépendant du Parlement, nommé pour un mandat de dix ans par résolution de la Chambre des communes. Un comité parlementaire aura 30 jours pour examiner la candidature proposée et faire rapport à la Chambre des communes. Les élus voteront ensuite sur la nomination.