Les ministres des Affaires étrangères, de l'Intérieur et de la Sécurité des pays du G7 sont déterminés à mettre au jour et à dénoncer tout « comportement malveillant » de la Russie, a prévenu lundi le secrétaire d'État britannique Boris Johnson.

Les ministres du G7 sont réunis depuis dimanche à Toronto en vue de la tenue du sommet officiel des chefs de gouvernement, en juin dans Charlevoix. La ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, a mis la question russe au sommet de l'ordre du jour très chargé de cette rencontre préparatoire de trois jours.

Les ministres s'étaient déjà entendus dimanche pour discuter le lendemain de l'influence déstabilisante du président russe, Vladimir Poutine, a indiqué lundi le secrétaire d'État britannique aux Affaires étrangères, Boris Johnson. Les ministres ont ainsi décidé de créer un groupe de travail du G7 pour se pencher sur tout « comportement malveillant » de la Russie - « que ce soit la cyberguerre, la désinformation ou les tentatives d'assassinat -, et de tenter de les mettre au jour ».

Selon M. Johnson, Moscou « est incroyablement habile à semer le doute et la confusion, à propager de fausses nouvelles et à essayer de brouiller les cartes ». Le ministre britannique croit que le G7 peut jouer un rôle pour rétablir les faits.

On discutera aussi à Toronto de la Corée du Nord, de l'Iran, de la crise au Venezuela, de la situation dramatique des réfugiés Rohingya et de la guerre en Syrie.

Les ministres du Groupe des sept pays les plus industrialisés se pencheront par ailleurs sur les façons de composer avec leurs ressortissants qui sont allés faire le djihad au Moyen-Orient et qui doivent maintenant se disperser. Le ministre canadien de la Sécurité publique, Ralph Goodale, rappelle que la défaite de Daech (groupe armé État islamique) l'an dernier en Syrie a sonné la dispersion de ces combattants étrangers physiquement, mais aussi virtuellement, sur internet, où ils font planer des menaces nouvelles, potentiellement plus insidieuses.

Selon M. Goodale, ces discussions avaient déjà été amorcées l'an dernier à la suite de la défaite de Daech à Raqqa, dans le centre de la Syrie. « Où vont ces combattants lorsqu'ils sont défaits ? Migrent-ils vers le nord de l'Afrique ? Tentent-ils d'entrer en Europe ? Essaieront-ils de rentrer chez eux ? », demande le ministre canadien. « Ils sont aussi beaucoup plus présents sur internet et dans les médias sociaux. »