La nouvelle Banque de l'infrastructure du Canada (BIC) n'a toujours pas de grand patron, plus de quatre mois après son lancement officiel, mais le ministre responsable assure qu'elle est bel et bien « ouverte » et prête à investir dans des projets majeurs comme un train à grande vitesse Montréal-Windsor.

« La BIC sera là à long terme et va entreprendre des projets qui vont transformer l'économie d'une façon qu'on n'aurait pas pu imaginer », a avancé hier Amarjeet Sohi, ministre fédéral des Infrastructures, pendant une conférence de presse à Ottawa.

Ce nouvel organisme, lancé officiellement à la fin de 2017, prévoit investir à terme 35 milliards de dollars dans des projets d'infrastructure un peu partout au pays. Le gouvernement Trudeau espère que la BIC suscitera l'intérêt d'investisseurs internationaux et de caisses de retraite canadiennes, qui pourraient générer un effet de levier pour financer encore plus de projets.

Amarjeet Sohi a soutenu hier que le poste de président serait pourvu « très bientôt ». Les membres du conseil d'administration ont été nommés en octobre dernier, et la BIC s'est dotée à la mi-décembre d'un chef des investissements par intérim. La principale priorité du ministre était d'abord de mettre en place une structure de gouvernance solide, a-t-il dit, puisque la BIC sera là « à long terme ».

Plusieurs projets étudiés

Même si le gouvernement Trudeau « ne s'implique pas dans la sélection ou l'évaluation des projets », le ministre Sohi affirme que la BIC en évalue plusieurs en ce moment. Aucun n'a encore été approuvé, a-t-il confirmé. Il a du même coup invité les investisseurs, municipalités et provinces à prendre contact avec le nouvel organisme dont le siège social est à Toronto.

Sans préciser la nature des projets à l'étude, le ministre a donné des exemples d'infrastructures qui pourraient être financées. Il a cité les trains à grande vitesse entre Montréal et Windsor, et entre Calgary et Edmonton, qui font l'objet de discussions depuis des décennies sans toutefois avoir été réalisés.

La BIC pourrait aussi considérer un éventuel investissement dans la ligne rose du métro de Montréal, proposée par la mairesse Valérie Plante, avait dit le ministre l'automne dernier. La subvention fédérale de 1,3 milliard accordée par Ottawa au Réseau express métropolitain (REM), à Montréal, pourrait également être transformée en investissement de la BIC.

Amarjeet Sohi a refusé de commenter les critiques formulées récemment à l'endroit de la Caisse de dépôt et placement du Québec - le promoteur du REM - en raison d'un manque de transparence allégué dans sa gestion du projet de train électrique automatisé.

« En vertu des exigences fédérales, on s'attend à ce que nos partenaires soient ouverts et transparents quant aux processus d'appels d'offres et d'approvisionnement », a-t-il simplement répondu, ajoutant ne pas vouloir « commenter sur la dynamique locale de ce projet ». Notons que la structure de la BIC a elle-même soulevé des inquiétudes en raison d'un possible manque de transparence.