Le chef du Parti conservateur, Andrew Scheer, a dit respecter la décision de son ancien rival à la course à la succession, Maxime Bernier, de reporter pour une période «indéterminée» la publication d'un livre dans lequel il faisait l'objet de critiques.

De passage à Montréal, jeudi, M. Scheer a ajouté qu'il ne s'était pas personnellement senti trahi par les remarques de M. Bernier dans son manuscrit.

Le député de Beauce avait notamment écrit qu'il s'était fait ravir le leadership de son parti parce qu'Andrew Scheer avait recruté de «faux conservateurs». M. Bernier faisait ainsi référence aux nombreux agriculteurs qui ont voulu lui faire obstacle à cause de sa position contre le maintien de la gestion de l'offre.

M. Scheer s'est défendu en disant qu'il n'était pas anormal de voir les effectifs d'un parti politique se gonfler à l'occasion d'une course à la direction.

«C'est la tendance normale, a-t-il fait valoir. Mon expérience me dit que les producteurs laitiers qui ont trimé pour lancer une entreprise familiale et transmettre la ferme à la génération suivante sont de vrais conservateurs. Un grand nombre de producteurs n'ont peut-être pas voté pour le parti en 2015, mais quand on parle des enjeux, ils partagent la même vision que nous. Ils veulent un gouvernement qui protège nos frontières, ils n'aiment pas une taxe sur le carbone et les déficits pour 20 et 30 ans.»

Le député de Richmond-Arthabaska, Alain Reyes, une étoile montante au sein du Parti conservateur, soutient que sa formation veut écouter les suggestions des électeurs québécois.

«Les gens constatent que partout au Canada, le Parti conservateur fait des gains majeurs et personne ne peut confirmer aujourd'hui que les libéraux vont être au pouvoir après les prochaines élections. On dit aux gens: "Prenez votre place, il y a une place pour vous".»

Selon M. Reyes, Maxime Bernier a fait un pas dans la bonne direction en renonçant à la publication de son livre.

«Honnêtement, c'est M. Bernier qui va décider (de son avenir politique). Il a déjà pris une première bonne décision avec le retrait de son livre.»