Le premier ministre Justin Trudeau sera de retour au pays, dimanche, afin de régler la dispute provoquée par le projet d'oléoduc Trans Mountain qui a dressé l'Alberta contre la Colombie-Britannique.

Il doit rencontrer les premiers ministres Rachel Notley et John Horgan, dans son bureau, à la Colline du Parlement. Ce sera la première fois que les trois se retrouvent dans une même pièce pour parler du projet depuis que M. Horgan a menacé de le bloquer.

La réunion a été convoquée peu avant le départ de M. Trudeau vers le Pérou où il a assisté au Sommet des Amériques, une rencontre internationale qui a été éclipsée par les frappes américaines, françaises et britanniques contre la Syrie.

«Il est clair que la polarisation autour de ce débat exige des mesures importantes, a reconnu le premier ministre en s'adressant aux journalistes à Lima. Je veux pouvoir m'asseoir avec le premier ministre de la Colombie-Britannique et celle de l'Alberta pour discuter de questions touchant l'intérêt national et de démontrer l'engagement du gouvernement fédéral pour réaliser ce projet.»

Mais que peut-il faire pour convaincre M. Horgan de cesser son opposition au projet d'oléoduc qui permettrait de transporter du pétrole albertain vers les marchés asiatiques en passant par la Colombie-Britannique ?

Certains, comme le chef de l'opposition en Alberta, Jason Kenney, souhaitent qu'Ottawa adopte la ligne dure et menace la Colombie-Britannique de retenir tous fonds fédéraux si la province refuse de permettre au projet d'aller de l'avant.

Le premier ministre fédéral, qui a accusé «certaines personnes» de tenter de diviser les Canadiens, semble préférer en arriver à une solution négociée.

«Il est important de souligner que le but n'est pas de punir la population de la Colombie-Britannique. Ce n'est pas une question de punir des Canadiens, a-t-il déclaré. Le gouvernement fédéral a la responsabilité de rassembler les Canadiens et de faire ce qui est nécessaire de faire au nom de l'intérêt national. Nous voulons continuer à rassembler les gens et nous continuerons de prendre les mesures responsables pour faire en sorte que cet oléoduc soit construit.»

M. Trudeau ne se place pas en position d'arbitre. Il demeure un fort partisan du projet Trans Mountain. «Je vais insister au cours de la rencontre avec les (deux) premiers ministres pour dire que nous allons réussir à faire construire cet oléoduc.»