Des députés et des sénateurs étudieront les allégations d'interférence à l'endroit du gouvernement indien soulevées lors du voyage du premier ministre Justin Trudeau dans ce pays en février.

Le comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement a annoncé par voie de communiqué lundi qu'il mènera un examen spécial sur les allégations d'«interférence étrangère dans les affaires politiques du Canada, des risques à la sécurité du premier ministre et l'utilisation inappropriée du renseignement».

Ce comité avait été créé par Justin Trudeau en novembre 2017 pour surveiller les activités des agences responsables de la sécurité et du renseignement. Il est dirigé par le député libéral David McGuinty et inclut des élus du Parti conservateur, du Nouveau Parti démocratique (NPD) et des sénateurs.

Pendant le voyage officiel du premier ministre en Inde, le conseiller à la sécurité nationale du premier ministre, Daniel Jean, avait soutenu devant des journalistes, sous le couvert de l'anonymat, que l'«affaire Jaspal Atwal» avait été créée de toutes pièces par des membres du gouvernement indien pour embarrasser M. Trudeau, soupçonné par New Delhi de sympathie à la cause indépendantiste sikhe.

Jaspal Atwal avait été invité à deux réceptions officielles en Inde, auxquelles participait M. Trudeau. Or, cet Indo-Canadien avait été condamné au Canada il y a 30 ans pour sa tentative d'assassinat d'un ministre indien, au nom du séparatisme sikh.

Après le premier événement, M. Jean a dit que le gouvernement avait été mis au courant de l'identité de l'individu, ce après quoi il avait retiré son invitation pour la deuxième réception. Le mal était fait, toutefois. Des photos de M. Atwal avec la femme du premier ministre, Sophie Grégoire-Trudeau, et le ministre des Infrastructures Amarjeet Sohi ont commencé à circuler dans les médias.

Daniel Jean n'avait pas avancé de preuve pour soutenir sa théorie.

Les conservateurs croient cependant que M. Jean a dévoilé publiquement des informations classifiées, ce qui expliquerait pourquoi le gouvernement refuserait de répéter publiquement les informations aux députés conservateurs. Le gouvernement réfute cette analyse.