Le Canada a assuré samedi sa compatriote Michaëlle Jean de son soutien pour un deuxième mandat à la tête de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), malgré les critiques sur sa gestion exprimées notamment par le Québec.

«Nous sommes fiers d'avoir une Canadienne à la tête d'une grande organisation internationale comme l'OIF. Madame Jean promeut activement nos priorités canadiennes comme l'égalité entre les hommes et les femmes et l'entrepreneuriat chez les jeunes et les femmes», a déclaré à l'AFP la ministre canadienne du Développement international et de la Francophonie, Marie-Claude Bibeau.

Mme Jean, une ancienne journaliste née en Haïti qui a fait carrière au Canada, «intervient et prend position avec courage dans les grands conflits qui touchent la Francophonie», a souligné la ministre.

«C'est pourquoi notre gouvernement appuie le renouvellement du mandat de Mme Jean», a insisté Mme Bibeau à sept mois du sommet de la Francophonie à Erevan (Arménie), où l'ex-gouverneur générale du Canada (représentante de la reine Elizabeth II, chef d'État en titre) briguera un deuxième mandat à la tête de l'OIF.

Ce soutien du gouvernement de Justin Trudeau intervient après des critiques des médias canadiens et du gouvernement québécois -- important contributeur de l'OIF -- à propos du train de vie de Michaëlle Jean.

Le premier ministre du Québec Philippe Couillard avait demandé le 5 mars, au côté du président français Emmanuel Macron, «davantage de rigueur et de transparence dans l'administration interne» de la Francophonie, lors d'une visite officielle à Paris, où est établi le siège de l'OIF.

Les médias québécois ont pointé ces derniers mois les dépenses, qualifiées de «somptuaires», de la Francophonie pour Mme Jean et sa famille. La résidence officielle de la secrétaire générale de l'OIF a été rénovée pour 500 000 dollars et quatre chauffeurs sont mis à sa disposition, rapportait notamment le Journal de Montréal cette semaine.