Pour le chef du NPD, Jagmeet Singh, les absents ont toujours tort. C'est pourquoi il a accepté de participer à des événements dans le passé tels que le rassemblement tenu en juin 2015 à San Francisco, en Californie, qui visait à souligner la mort de 10 000 sikhs lors de l'invasion du Temple d'or d'Amritsar, au Pendjab, en Inde, en 1984.

Si certains y voient un signe qu'il endosse la partition de l'Inde ou encore la violence préconisée par une frange du mouvement séparatiste sikh pour faire avancer leur cause, ils font fausse route, a affirmé hier le chef néo-démocrate dans une entrevue accordée à La Presse.

« J'ai toujours deux options chaque fois que quelqu'un m'invite à un endroit. Je peux dire oui pour partager mon message, mes valeurs et mes idées. Ou je peux dire non et je peux laisser ma place à quelqu'un d'autre pour parler et partager un message avec lequel je ne suis pas d'accord. » 

« Quand je suis confronté à ce choix, je choisis d'y aller pour partager mon message avec les membres de la communauté sikhe. Je comprends leur réalité, leur histoire qui est remplie de persécution, de discrimination, de violence .»

M. Singh a ajouté qu'il appuie le droit des peuples à l'autodétermination, mais que de telles démarches doivent se faire sans violence.

M. Singh a tenu ces propos hier après que le quotidien The Globe and Mail eut rapporté qu'il a aussi participé en 2016 à un séminaire d'indépendantistes sikhs en Grande-Bretagne au cours duquel un militant a soutenu que la violence peut parfois aider la cause souverainiste. Dans une vidéo de quatre minutes, d'abord publiée sur YouTube par la Fédération nationale sikhe du Royaume-Uni, on voit M. Singh discuter de souveraineté, sans toutefois l'appuyer.

Mercredi, le même quotidien avait rapporté que M. Singh avait participé au rassemblement de San Francisco en faveur de l'indépendance du peuple sikh.

CONTRE TOUS LES ACTES DE TERRORISME

En entrevue avec La Presse, jeudi, M. Singh a réitéré qu'il « condamne tous les actes de terrorisme partout dans le monde, peu importe qui les commet et qui en sont les victimes. Le terrorisme ne peut jamais être envisagé comme une façon de faire progresser la cause d'un groupe ou d'un autre ». Il a aussi indiqué qu'il a participé à d'autres événements comme ceux rapportés par le quotidien torontois cette semaine, mais qu'il n'a jamais endossé la violence préconisée par certains.

Les reportages du Globe and Mail ont forcé M. Singh à clarifier davantage sa position sur le mouvement séparatiste sikh au cours des derniers jours, lui qui avait entretenu un certain flou sur ces questions depuis son arrivée à la barre du NPD. Les reportages du quotidien surviennent aussi alors que les relations sont tendues entre l'Inde et le Canada, notamment en raison des inquiétudes persistantes des Indiens qui accusent le gouvernement du Canada de tolérer le séparatisme et l'extrémisme sikhs plutôt que de les dénoncer.

- Avec La Presse canadienne