Le Canada, comme les autres pays, continue à faire les frais du désengagement américain aux Nations unies. Le gouvernement Trudeau a de nouveau délié les cordons de sa bourse pour fournir une aide d'urgence à une agence onusienne controversée.

La ministre du Développement international, Marie-Claude Bibeau, a annoncé que le gouvernement canadien fournirait aux réfugiés palestiniens une aide humanitaire d'urgence pouvant atteindre 10 millions de dollars sur deux ans.

Elle répond ainsi à un appel d'urgence lancé par l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), qui peine à survivre au gel du financement décrété en janvier dernier par le président des États-Unis, Donald Trump.

La ministre Bibeau a assuré jeudi qu'elle avait «confiance» en cette agence sur laquelle le Canada «a quand même un droit de regard», parce que «toutes les parties prenantes au conflit reconnaissent à quel point c'est important de garder les enfants à l'école».

Et l'agence se trouve dans une «situation vraiment critique» depuis que les États-Unis ont «diminué de façon significative leur contribution», a plaidé la ministre en entrevue téléphonique avec La Presse canadienne.

L'UNRWA, qui fournit des services d'éducation, de santé et sociaux à des millions de réfugiés palestiniens, a été accusée par certaines organisations juives, dont B'nai Brith Canada, de servir de paravent à des organisations terroristes.

Le précédent gouvernement de Stephen Harper avait coupé les vivres à l'agence en 2010, l'accusant d'avoir des liens avec le Hamas. Le Canada avait été le seul pays donateur à se retirer de la sorte. En novembre 2016, les libéraux ont rétabli le financement, au grand dam de l'opposition officielle.

Le chef conservateur Andrew Scheer, alors candidat à la chefferie, s'était fortement objecté à cette décision.