Les Canadiens ne devraient pas «tirer des conclusions hâtives» quant au moment auquel ils pourront se procurer du cannabis légalement, tandis que chemine le projet de loi fédérale à cet effet, a déclaré mercredi le ministre de la Sécurité publique, Ralph Goodale.

Une phase d'implantation requerra «une courte période de temps» après l'adoption du projet de loi légalisant la consommation de cannabis à des fins récréatives, a souligné le ministre Goodale.

Il n'a pas précisé si les Canadiens pourront consommer du cannabis de manière légale dès juillet, comme beaucoup s'y attendent.

Mais la loi ne constitue qu'une partie du plan d'Ottawa, et les gouvernements fédéral comme provinciaux font toujours face à une myriade de questions quant à la disponibilité et la vente du cannabis, de même que l'allocation de ressources pour la mise en place du nouveau système.

Certaines des dispositions du projet de loi entreront en vigueur dès l'obtention de la sanction royale, mais d'autres prendront plutôt effet à des dates prescrites - ou potentiellement par phases.

Plus tôt cette semaine, la ministre fédérale de la Santé, Ginette Petitpas Taylor, a rapporté que les provinces et territoires demandent de huit à douze semaines après la sanction royale pour se préparer à la vente au détail.

«Il s'agit d'un changement majeur dans la loi. Ça requiert beaucoup de réorientation dans le système», a expliqué le ministre Goodale.

Un document d'information fédéral publié en mai 2017 indique que le gouvernement avait alors l'intention de faire entrer la loi en vigueur au plus tard en juillet prochain.

Le gouvernement libéral avance que la prohibition actuelle n'empêche pas les jeunes de consommer du cannabis. Il juge également que trop de Canadiens écopent d'un dossier criminel pour s'être fait pincer en possession de petites quantités de cette drogue.

Au Sénat, les conservateurs ne cachent pas leurs réserves. Le leader de l'opposition à la chambre haute, Larry Smith, a déclaré que sa formation ne bloquerait pas le projet de loi, mais s'assurerait que les inquiétudes des Canadiens soient entendues.

Selon une source anonyme, Ottawa demeure délibérément vague quant à cet échéancier puisque les autorités ignorent le moment auquel le Sénat adoptera le projet de loi.

Si cette étape est franchie en mai, le cannabis pourrait être disponible dans les commerces dès juillet, mais si les sénateurs prennent jusqu'à la fin de la session, probablement vers juin, la vente ne pourra pas s'amorcer avant septembre.