Le gouvernement libéral de Justin Trudeau refusera les subventions pour les emplois d'été aux organismes qui s'en servent pour lutter contre le droit à l'avortement. Mais un député conservateur croit qu'il pourra contourner l'interdiction.

Alain Rayes, député de Richmond-Arthabaska et lieutenant québécois du chef conservateur, dit qu'il a reçu déjà deux plaintes dans son comté.

«Pas nécessairement des églises. Il y en a une qui est une fabrique qui engage des étudiants pour le travail d'été», a expliqué le député à son arrivée à la réunion du caucus du mercredi matin.

«Les pensées de notre premier ministre ne devraient pas teinter la Charte des droits et libertés au Canada», a critiqué le député conservateur.

M. Rayes dénonce donc la décision du gouvernement et promet d'y voir.

«Moi, de mon côté, à titre personnel, je ne tiendrai pas compte de cette question-là dans la sélection qu'on fera. (...) Le mot d'ordre final appartient au député dans la sélection des (subventions aux) emplois d'été», a-t-il assuré.

«C'est une affirmation fausse», a rétorqué la ministre du Travail, Patty Hajdu.

Ce sont les fonctionnaires fédéraux qui soumettent une liste d'organismes à subventionner aux élus et sur cette liste, la ministre Hajdu y tient, il n'y aura pas de groupes qui luttent contre le droit à l'avortement. Le député, selon la ministre, n'a pas le pouvoir qu'il s'imagine avoir.

«Moi je vais laisser les choses aller», a pour sa part indiqué le député conservateur Gérard Deltell malgré son malaise avec l'imposition de cette «vision libérale». Il dit n'avoir reçu aucune plainte dans sa circonscription.

Des groupes chrétiens se mobilisent

«Nous allons nous battre jusqu'en Cour suprême», a promis le président du Canada Christian College, Charles McVety, lors d'une conférence de presse mercredi.

Il estime que l'exclusion des groupes pro-vie du programme d'emplois d'été contrevient au droit à l'égalité inscrit dans la Charte canadienne des droits et libertés.

La Cour fédérale vient de rejeter une demande d'injonction de l'association Right to Life de Toronto. Le groupe pro-vie demandait que la nouvelle mesure d'exclusion soit suspendue.