Le gouvernement fédéral a décidé d'examiner ses politiques relativement au financement des organismes culturels afin de s'assurer que ceux qui bénéficient de subventions font la promotion de milieux de travail sécuritaires.

Cette annonce survient dans la foulée de la démission du fondateur et directeur artistique du Soulpepper Theatre, qui a été accusé d'inconduite sexuelle par quatre actrices.

Albert Schultz a nié les allégations, qui ont été dévoilées dans des poursuites déposées contre lui plus tôt cette semaine.

Le ministère du Patrimoine canadien n'a pas fait explicitement fait référence à M. Schultz dans son communiqué sur l'importance des milieux de travail sécuritaires, mais a déclaré que de «récents événements» l'avaient poussé à réitérer sa politique de tolérance zéro par rapport au harcèlement au travail.

Il a ajouté avoir lancé un examen de ses politiques de financement pour être certain que «les organismes bénéficiaires favorisent des milieux de travail sains et exempts de harcèlement».

Le Ministère a précisé que ces organismes devaient déjà respecter le code d'éthique du secteur public.

«Compte tenu des préoccupations actuelles au sujet du harcèlement dans le secteur culturel et dans d'autres secteurs de la société, nous réitérons que toutes les activités du ministère du Patrimoine canadien sont régies par le respect de la dignité humaine et de la valeur de chaque personne», a écrit le gouvernement dans son communiqué.

«Nous nous joignons aux artistes, aux comédiens et aux créateurs du secteur culturel pour affirmer que le harcèlement n'est pas toléré. Tous les Canadiens doivent pouvoir travailler dans un milieu sécuritaire et dénoncer les cas de harcèlement sans courir de risque.»

Les membres des arts de la scène du Canada ont soutenu que les allégations contre Albert Schultz et Soulpepper avaient servi de signal d'alarme pour l'industrie, amenant plusieurs compagnies théâtrales à revoir leurs propres protocoles en matière de sécurité au travail.

Les efforts visant à remédier au harcèlement sexuel dans le milieu du théâtre étaient déjà en cours depuis longtemps quand Diana Bentley, Hannah Miller, Patricia Fagan et Kristin Booth ont accusé M. Schultz d'inconduite sexuelle.

Dans leur déclaration, elles reprochent au directeur artistique de les avoir tripotées, de s'être dénudé devant elle, de s'être pressé contre elles et d'avoir eu d'autres comportements inappropriés.

Albert Schultz, qui a démissionné jeudi, a fait savoir qu'il se défendrait «vigoureusement» contre ces allégations, qui n'ont pas été prouvées en cour.

Plusieurs compagnies théâtrales ont dit participer à une initiative visant à fournir des ressources aux actrices et acteurs souffrant d'anxiété en raison du harcèlement au travail.

Le Soulpepper Theatre annonce le départ de sa DG

La compagnie Soulpepper Theatre a dit samedi avoir coupé les liens avec un autre de ses cadres importants et annulé une prochaine production, quelques jours après que son directeur artistique et cofondateur, Albert Schultz, eut démissionné dans la foulée d'allégations d'inconduite sexuelle pesant contre lui.

La troupe torontoise a annoncé le départ de sa directrice générale Leslie Lester, l'épouse de M. Schultz. Celle-ci avait déjà choisi de partir en congé volontaire après que quatre actrices eurent intenté des poursuites contre son mari et le Soulpepper Theatre, la semaine dernière.

Ces femmes soutiennent avoir été harcelées sexuellement en toute impunité pendant des années par Albert Schultz.

Albert Schultz a promis de se défendre «farouchement» contre ces allégations.

La production de la pièce Amadeus, laquelle devait être mise en scène par M. Schultz, a été annulée.

La compagnie affirme ne pas avoir été au courant des allégations d'inconduite contre son cofondateur, ou contre quiconque. Elle ajoute qu'elle a enquêté l'automne dernier sur le sujet.

Soulpepper se décrit comme étant la plus grande compagnie de théâtre torontoise à but non lucratif, et Albert Schultz a joué un rôle clé dans son répertoire.