Le plan longuement attendu du gouvernement Trudeau visant à offrir une pension à vie aux vétérans blessés a été accueilli par un mélange de confusion et de frustration.

Le ministre des Anciens Combattants, Seamus O'Regan, a dévoilé mercredi le nouveau programme de retraite, plus de deux ans après que les libéraux l'eurent promis en campagne électorale.

Les modifications au programme actuel sont complexes et représentent la plus importante refonte des mesures d'aide aux anciens combattants handicapés en plus de dix ans.

Ces nouvelles mesures devraient bonifier l'aide financière accordée aux ex-militaires blessés, notamment pour les victimes les plus sérieusement handicapées, rendues inaptes au travail et qui continuent de souffrir de leurs blessures.

Toutefois, le programme libéral prévoit de faibles améliorations des conditions offertes aux autres anciens combattants et plusieurs vont devoir continuer de se contenter de ressources moindres que l'ancien programme de pension à vie aboli en 2006.

«Nous avons mis l'accent, dans ce programme, sur ceux qui ont été blessés de manière catastrophique», a expliqué M. O'Regan au cours d'une conférence de presse tenue dans les quartiers généraux de la Défense nationale.

«Ceux qui ont reçu un diagnostic d'invalidité ou de maladie pendant qu'ils étaient dans l'armée. Ceux qui ont de la difficulté à retourner au travail. Ceux qui ont de la difficulté, comme ils disent, à se rétablir.»

Cette «Nouvelle charte des anciens combattants» devrait coûter 3,6 milliards $ sur une période de six ans et devrait entrer en vigueur en avril 2019.

Après l'annonce, des vétérans ainsi que des groupes qui les soutiennent tentaient de comprendre comment les changements allaient affecter les personnes visées, se plaignant notamment d'un manque d'information.

«C'est déroutant», a souligné Jim Lowther, président de VETS Canada, une organisation qui vient en aide aux vétérans sans-abris. «Nous avons analysé les nouvelles mesures toute la matinée, mais c'est très vague.»

Les vétérans reçoivent une compensation financière ainsi que des prestations en fonction de la gravité de leurs blessures et de l'impact de leur condition sur leur carrière post-militaire et sur leurs revenus.

Le système actuel, instauré en 2006, offre un montant forfaitaire pouvant aller jusqu'à 360 000 $ à ceux qui souffrent des séquelles les plus sévères, en plus de services de réadaptation, de formation professionnelle et de soutien au revenu.

Mais alors que ce montant sera toujours accessible, les libéraux leur offrent maintenant la possibilité d'opter pour un versement mensuel pouvant aller jusqu'à 1150 $.

Les anciens combattants qui souffrent de handicaps sévères ou permanents seront également éligibles pour recevoir une compensation mensuelle variant entre 500 $ et 1500 $.

Toutes ces mesures sont exemptes d'impôt.

Plusieurs éléments du plan demeurent nébuleux. Ainsi, il est difficile de comprendre qui sera éligible aux différentes mesures mises en place ou si les programmes de remplacement du revenu demeureront en place.

M. O'Regan a assuré qu'aucun vétéran blessé ne recevra une pension moins généreuse qu'avant. Il a indiqué qu'une campagne publicitaire sera lancée pour informer les bénéficiaires des changements apportés au programme.