Alors que le président Donald Trump s'apprête à annoncer que son administration va transférer l'ambassade des États-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem, l'organisation juive B'nai Brith Canada exhorte le gouvernement Trudeau à emboîter le pas à Washington.

Dans une déclaration émise mercredi matin, le président et directeur général de B'nai Brith Canada, Michael Mostyn, a affirmé que le transfert de l'ambassade du Canada à Jérusalem est une décision qui aurait dû être prise il y a longtemps.

« Transférer l'ambassade est une décision qui relève du gros bon sens et qui s'impose depuis longtemps », a dit M. Mostyn. « Jérusalem est la capitale indivisible et éternelle d'Israël et toutes les branches du gouvernement d'Israël y sont situées depuis 1950. Reconnaître Jérusalem en tant que capitale d'Israël va faire progresser le processus de paix, et non pas le faire dérailler. La véritable paix sera possible quand toutes les parties vont reconnaître le lien indélébile entre le peuple juif et leur Ville sainte », a-t-il ajouté.

Mais le gouvernement Trudeau a déjà fait savoir qu'il n'a guère l'intention d'emboîter le pas au président Trump dans sa volonté de transférer l'ambassade des États-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem.

« Notre position n'a pas changé concernant l'emplacement de l'ambassade canadienne. Il n'est pas question de la transférer »,  a fait savoir mardi soir une source gouvernementale canadienne, qui a requis l'anonymat.

Le président Donald Trump a informé plusieurs dirigeants du Proche-Orient mardi de sa volonté de transférer l'ambassade des États-Unis à Jérusalem, ignorant les mises en garde répétées contre une décision qui fait craindre une nouvelle escalade de violence dans la région.

Au bureau de la ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland, un porte-parole, Adam Austen a affirmé que le Canada ne peut trancher sur le statut de Jérusalem avant de régler le conflit israélo-palestinien.

« Le Canada est un ami et allié fidèle de l'État d'Israël et un ami du peuple palestinien. Notre position de longue date est que la question du statut de Jérusalem ne peut être résolue que dans le cadre d'un règlement général du conflit israélo-palestinien. Cela a été la position des gouvernements successifs, libéraux et conservateurs. Nous demeurons fermement engagés à l'objectif d'une paix juste, globale et durable au Moyen-Orient qui inclut la création d'un État palestinien vivant côte à côte avec l'État d'Israël dans la paix et dans la sécurité. Nous continuerons à travailler pour la création d'un climat nécessaire afin que les parties trouvent une solution », a écrit M. Austen dans un courriel à La Presse.