Justin Trudeau a célébré mardi l'amitié sino-canadienne lors d'un entretien avec le président chinois Xi Jinping, mais les deux pays n'ont guère progressé sur la voie d'un accord de libre-échange lors de la visite à Pékin du premier ministre du Canada.

« Je suis très heureux de vous revoir. Ces échanges étroits entre dirigeants de nos deux pays sont extrêmement utiles au développement des relations entre la Chine et le Canada », a assuré M. Xi en accueillant son hôte à la résidence officielle de Diaoyutai.

Justin Trudeau en est déjà à sa deuxième visite en Chine depuis son arrivée au pouvoir il y a deux ans.

« L'amitié et la relation entre la Chine et le Canada remontent à des décennies, à des générations », a-t-il répondu au président chinois, assurant que les deux pays joueraient « un rôle important » au XXIe siècle.

Mais Pékin et Ottawa n'ont guère progressé sur la voie d'un accord de libre-échange, dont les travaux exploratoires, déjà lancés l'an dernier lors d'une visite du premier ministre chinois Li Keqiang au Canada, vont se poursuivre.

Les deux pays « veulent faire en sorte que les progrès accomplis soient solides et que ce à quoi nous nous engageons puisse être véritablement suivi d'effet », a expliqué M. Trudeau mardi lors d'une conférence de presse, avant sa rencontre avec le président Xi.

Lundi, M. Trudeau et Li Keqiang ont paraphé un plan d'action sur la coopération énergétique et deux protocoles d'accord, notamment sur des produits alimentaires. Ces accords n'ont pas été détaillés.

La Chine est le deuxième partenaire commercial du Canada, loin derrière les États-Unis, avec des échanges bilatéraux de plus de 85 milliards de dollars canadiens (56 milliards d'euros) en 2016.

La visite de Justin Trudeau à Pékin survient alors que le Canada est engagé dans une difficile renégociation de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) avec les États-Unis et le Mexique.

Cette renégociation a été obtenue par le président américain Donald Trump, qui a qualifié à plusieurs reprises l'ALENA de « désastre ». Le Canada cherche en réaction à diversifier davantage ses relations commerciales.

« Nous vivons une époque où beaucoup de terrain politique est abandonné dans différents pays au populisme et à un nationalisme résurgent », a observé M. Trudeau devant la presse. « Le Canada est résolument (...) partisan d'un commerce international qui profite à tous », a-t-il lancé.

Pékin et Ottawa ont par ailleurs signé une déclaration commune sur le changement climatique, prônant l'adoption de « mesures décisives » en faveur du développement durable, mais ce texte ne fournit aucun détail concret.