Le ministre du Commerce international, François-Philippe Champagne, a déclaré lors d'un voyage en Chine qu'il prévoyait aborder le cas de deux producteurs de vin de la Colombie-Britannique détenus par les autorités chinoises en raison d'un différend douanier avec le gouvernement.

M. Champagne a déclaré aux journalistes qui voyagent avec le premier ministre Justin Trudeau qu'il prenait l'affaire «très personnellement» et qu'il l'avait soulevée par le passé avec son homologue, le ministre du Commerce chinois Chen Deming, et qu'il le ferait à nouveau lundi à Pékin.

«Nous avons exprimé très clairement aux dirigeants chinois notre insatisfaction et notre inquiétude», a déclaré M. Champagne.

«C'est une situation qui n'aurait pas dû conduire au type de mesures qui ont été prises.»

Amy Chang, 24 ans, la fille de John Chang et Allison Lu, a déclaré à Justin Trudeau la semaine dernière dans une lettre, que les 20 derniers mois avaient été un long cauchemar depuis que ses parents, John Chang et Allison Lu, ont été emprisonnés.

Le premier ministre Justin Trudeau et plusieurs de ses ministres ont quitté le pays en direction de Pékin pour une visite officielle de quatre jours qui doit s'amorcer lundi dans les bureaux du réseau social Weibo.

L'objectif de cette visite d'entreprise est de vanter les attraits du Canada en tant que destination touristique.

Mais des groupes de défense des droits de la personne font pression sur le premier ministre pour qu'il soulève les dossiers de prisonniers politiques avec les dirigeants chinois.

François-Philippe Champagne a déclaré qu'établir des liens économiques avec la Chine permet au Canada d'avoir des discussions franches sur ces dossiers.

La délégation canadienne doit arriver en Chine en fin de journée dimanche et la visite du siège social de Sino Corporation, propriétaire de Weibo, est prévue lundi matin.

Cette plateforme qui se targue d'être le réseau social le plus populaire en Chine combine des éléments que l'on retrouve sur Twitter, YouTube et Instagram. En septembre dernier, l'outil de micromessages de Weinbo a surpassé Twitter sur le plan du nombre d'utilisateurs actifs chaque mois à 376 000.

Selon les autorités gouvernementales, le mandat derrière ce voyage en Chine est de resserrer les liens économiques et d'attirer plus d'investisseurs au Canada. On souhaite aussi promouvoir l'«Année du tourisme Canada-Chine» qui aura lieu en 2018.

Entre 2010 et 2016, le nombre de touristes chinois qui ont visité le Canada a triplé pour atteindre 625 000 visiteurs. Une croissance qui s'explique par le décret de la Chine de faire du Canada une «destination approuvée».

Plus tard lundi, Justin Trudeau devrait rencontrer le premier ministre Li Keqiang au somptueux palais de l'Assemblée du Peuple à Pékin. Une rencontre qui s'inscrit dans l'engagement de rencontrer son homologue chinois au moins une fois par année. La dernière visite de Justin Trudeau en Chine remonte à l'été 2016.

Mardi, le premier ministre canadien devrait rencontrer le président Xi Jinping. D'autres réunions sont aussi prévues avec des chefs d'entreprises canadiens et chinois durant ce séjour à Pékin.

Malgré l'empressement de la Chine de discuter de libre-échange, les autorités canadiennes soutiennent vouloir plus de temps pour déterminer leur position.

Le gouvernement a récemment rendu public le fruit de consultations menées auprès de plus de 600 entreprises, chercheurs et organismes sociaux où certains ont dit craindre des pertes d'emplois et la difficulté de rivaliser avec la main-d'oeuvre chinoise à faible coût ainsi que les faibles normes environnementales et les généreuses subventions d'État.

Le bureau du premier ministre n'a d'ailleurs fait aucune mention de discussions sur le libre-échange.

Avant de s'envoler vers la Chine, Justin Trudeau a pris part à un rassemblement électoral à Surrey, en Colombie-Britannique, pour soutenir le candidat libéral Gordon Hogg, en vue de l'élection partielle du 11 décembre.