Les efforts pour en venir à un nouvel accord commercial dans le littoral du Pacifique se sont apparemment effondrés vendredi, face aux préoccupations de plusieurs pays - dont celles du Canada. Certains médias internationaux ont rapidement blâmé le premier ministre Justin Trudeau pour l'annulation soudaine de la rencontre prévue entre les différents chefs de gouvernement.

Les dirigeants des 11 pays qui essaient d'accoucher d'un nouveau Partenariat transpacifique après le retrait des États-Unis devaient se rencontrer en marge du forum de la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique (APEC) à Dà Nang, au Vietnam.

M. Trudeau ne s'est toutefois pas présenté à la rencontre prévue avec les autres leaders.

Le bureau du premier ministre maintient que le Canada n'est pas le seul pays à avoir exprimé des inquiétudes. Une porte-parole a dit que le premier ministre japonais Shinzo Abe, le président de la rencontre, a décidé de l'annuler après un entretien de 50 minutes avec M. Trudeau.

Un quotidien australien, le Sydney Morning Herald, accuse toutefois M. Trudeau d'avoir «saboté» les négociations à la dernière minute, en faisant faux bond aux autres dirigeants. Le quotidien New Zealand Herald écrit quant à lui que «l'absence» de M. Trudeau retarde de manière indéfinie les négociations du Partenariat.

La ministre canadienne des Affaires étrangères a dit qu'Ottawa participe toujours aux négociations, mais qu'il ne veut pas précipiter la conclusion d'un accord aussi complexe.

«Je ne lancerai pas d'hypothèses concernant ce que les autres pays pourraient dire», a prévenu Chrysta Freeland, concernant les allégations selon lesquelles le Canada fait obstacle aux négociations.

Elle a aussi laissé entendre que le Canada n'est pas le seul responsable de l'annulation de vendredi.

«Il y a quelques pays qui ont toujours des préoccupations importantes dont ils souhaitent discuter», a dit Mme Freeland.

Elle a refusé d'en dire plus concernant les inquiétudes canadiennes, puisque ce dossier appartient au ministre du Commerce international François-Philippe Champagne.

Le chef du gouvernement canadien doit aussi s'entretenir plus tard avec la conseillère d'État du Myanmar, Aung San Suu Kyi.

La lauréate du prix Nobel de la paix en 1991 est citoyenne honoraire du Canada depuis 2007. Récemment, elle a été critiquée à travers le monde pour son mutisme face à l'exode au Bangladesh d'environ 900 000 musulmans de son pays.