Le député fédéral Pablo Rodriguez s'est rendu à Los Angeles, aux États-Unis, pour donner l'heure juste à la communauté hispanique sur le système d'octroi du statut de réfugié au Canada.

L'élu libéral d'Honoré-Mercier estime que son gouvernement a été «très proactif» dans cette lutte à la «désinformation», alors que le durcissement des politiques d'immigration américaines pourrait entraîner un nouvel afflux de migrants, cette fois originaires d'Amérique centrale.

Né en Argentine et s'exprimant aisément en espagnol, le député montréalais a rencontré plusieurs diplomates et dirigeants communautaires, en plus de faire la tournée des médias hispaniques de Los Angeles.

M. Rodriguez a tâché de couper court aux rumeurs «qui disaient essentiellement que quiconque veut aller au Canada n'a qu'à se présenter à la frontière puis rentrer».

La semaine dernière, le journal hispanophone La Prensa rapportait que le gouvernement canadien était prêt à accueillir les Honduriens vivant aux États-Unis sous un statut de protection temporaire, citant un membre de la communauté qui disait être en contact avec l'ambassade canadienne. Une information qui n'a rien de véridique.

«S'il y a des gens qui pensent tout laisser derrière pour aller au Canada, ils doivent avoir tous les faits avant de prendre une décision aussi importante», a exposé M. Rodriguez, en conférence téléphonique.

«Certains d'entre eux pourraient laisser leur travail, sortir les enfants de l'école, vendre leur maison - tout quitter, en fait, pour s'en aller au Canada pour finalement être retourné à la frontière», a-t-il poursuivi.

Il a notamment accordé une entrevue au réseau Univision Noticias, suivi par plusieurs millions d'Hispaniques établis aux États-Unis.

«Le parlementaire Pablo Rodriguez a été emphatique sur le fait que son pays a son propre système d'immigration et il a précisé que quiconque n'a pas le statut de réfugié aux États-Unis ne l'aura pas au Canada non plus», peut-on lire sur le site web du réseau.

Selon les données du gouvernement fédéral, plus de 8000 demandeurs d'asile ont traversé la frontière canado-américaine à Saint-Bernard-de-Lacolle en juillet et en août. Ce flot de nouveaux arrivants, pour la plupart haïtiens, avait poussé Ottawa à envoyer un premier émissaire en sol américain.

Le député de Bourassa, Emmanuel Dubourg, lui-même originaire d'Haïti, s'était rendu en Floride pour aller à la rencontre de la diaspora de la Perle des Antilles.

À l'instar de son collègue de Honoré-Mercier, il avait tenté de remettre les pendules à l'heure sur les risques associés aux passages irréguliers à la frontière.