Des responsables du gouvernement fédéral devraient s'asseoir en compagnie de représentants de divers fabricants d'avions-chasseurs, la semaine prochaine à Paris, alors que l'incertitude plane au-dessus du plan du gouvernement d'acheter des Super Hornets de façon «intérimaire».

Ces rencontres sont prévues en marge du prestigieux Salon international de l'aéronautique et de l'espace de Paris-Le Bourget. Elles sont présentées comme les premiers pas vers l'éventuel lancement d'un appel d'offres en vue de remplacer définitivement les CF-18 vieillissants par 88 nouveaux chasseurs.

Il s'agit de la quantité d'avions qui est prévue dans la nouvelle politique de défense annoncée par les libéraux la semaine dernière, ce qui va au-delà des 65 appareils qui avaient été évoqués par l'ancien premier ministre Stephen Harper.

Dans la politique de défense, on estime que les coûts engendrés se situeront entre 15 et 19 milliards $, alors que les conservateurs avaient antérieurement prévu au budget neuf milliards de dollars.

Si les yeux seront tournés principalement sur le processus d'appel d'offres pour le remplacement définitif des CF-18 - que le gouvernement dit vouloir lancer en 2019 - on s'attend également à ce que les entreprises promeuvent leurs aptitudes en ce qui a trait à la vente d'avions-chasseurs de façon «intérimaire».

Lundi, le ministre de la Défense, Harjit Sajjan, a soutenu que le gouvernement évaluait toujours sa décision d'acheter 18 Super Hornets, pour un remplacement temporaire, du fabricant américain Boeing.

Les libéraux avaient fait valoir que ces appareils étaient nécessaires pour palier le manque d'avions chasseurs disponibles en attendant que le processus de remplacement soit mené à terme.

On avait en outre affirmé que ce modèle était le seul qui répondait aux besoins immédiats.

Or, c'était avant que Boeing ne porte plainte auprès du département américain du Commerce contre Bombardier. La querelle commerciale ainsi déclenchée a engendré des menaces par les libéraux d'un abandon de l'achat de Super Hornets.

Ce plan de remplacement par intérim s'est avéré impopulaire auprès d'officiers de l'armée retraités, de responsables en matière de défense et d'analystes, lesquels ont plutôt appelé au déclenchement d'un appel d'offres dès maintenant.

Selon un sondage de l'Institut Madonald-Laurier dont les résultats ont été dévoilés mardi, la vaste majorité de 75 experts consultés estiment qu'il n'y a pas un manque au niveau du nombre de chasseurs disponibles d'ici le remplacement complet - tel qu'évoqué par le gouvernement de Justin Trudeau.

Un haut responsable qui a requis l'anonymat a toutefois affirmé qu'Ottawa n'a pas l'intention de déroger de son plan de remplacement «par intérim» et ce, même s'il doit aller de l'avant avec un autre type de chasseur.

Des sources indiquent que le gouvernement n'a, pour l'heure, pas approché de rivaux de Boeing.

Quoi qu'il en soit, les rencontres qui doivent avoir lieu à Paris sont une occasion pour les firmes telles que Lockheed Martin, Dassault, Saab et Eurofighter de se faire valoir. Chacune d'elle a confirmé être prête à fournir des avions chasseurs si une demande en ce sens est faite.

La délégation canadienne au Salon international de l'aéronautique et de l'espace de Paris-Le Bourget sera dirigée par le brigadier-général Alain Pelletier et Lisa Campbell, qui supervise l'approvisionnement militaire au sein de Services publics et Approvisionnement Canada.