L'égalité homme-femme sera désormais au coeur de l'aide internationale canadienne.

La ministre du Développement international et de la Francophonie, Marie-Claude Bibeau, a dévoilé vendredi cette nouvelle politique féministe qui guidera tous les programmes d'aide internationale incluant l'aide humanitaire.

« Le grand jour est enfin arrivé », a-t-elle dit devant des dizaines de représentants d'organisations non gouvernementales (ONG) et de fonctionnaires réunis dans une salle du ministère des Affaires mondiales.

Dorénavant, les projets de développement financés par le Canada devront permettre de renforcer le pouvoir des femmes et d'assurer l'égalité entre les sexes.

Cette nouvelle politique contraste avec celle du gouvernement conservateur précédent, qui avait mis l'accent sur la santé maternelle.

« C'est pas tout de dire aux femmes ayez des bébés, ayez des bébés, on va vous aider à les avoir de façon sécuritaire et à ne pas mourir en couches », a expliqué la ministre Bibeau.

« Nous, ce qu'on dit, c'est que les femmes ont le droit de choisir quand elles vont avoir des enfants, avec qui elles vont avoir des enfants et combien d'enfants elles vont avoir. »

La santé sexuelle et reproductive, incluant l'accès à des avortements légaux et sécuritaires, fera donc partie des priorités.

Marie-Claude Bibeau a ajouté que le Canada cessera donc de travailler avec ses partenaires qui sont incapables de mettre les femmes au coeur de leurs politiques, sans spécifier de quels partenaires il s'agissait.

Pas d'argent frais

Le gouvernement versera 150 millions $ au cours des cinq prochaines années pour soutenir les organismes locaux qui promeuvent les droits des femmes et l'égalité entre les sexes dans les pays en développement.

Il ne s'agit pas d'une nouvelle enveloppe, a confirmé Marie-Claude Bibeau, mais plutôt d'argent qui sera redirigé vers ces nouvelles priorités.

« On fait un virage sur la façon dont on fait les choses, a-t-elle dit. On veut que notre argent ait un plus grand impact sur la pauvreté et sur les inégalités et on pense que la meilleure façon de le faire, c'est vraiment de donner plus de pouvoir aux femmes. »

Elle s'est donné pour objectif de faire grimper la part de l'aide bilatérale au développement allouée à des projets pour promouvoir l'égalité entre les sexes et le pouvoir des femmes de 2 à 15 pour cent d'ici 2020. L'enveloppe totale pour l'ensemble de cette aide bilatérale est de 2,6 milliards $.

La nouvelle politique « d'aide internationale féministe » a été élaborée après une consultation auprès de 15 000 personnes dans 65 pays, dont une majorité de Canadiens.