Les leaders du G7 se sont entendus, samedi, pour maintenir leur condamnation du protectionnisme - une victoire pour les six pays qui tentaient de rallier le président américain Donald Trump à leur position sur le libre-échange.

La déclaration commune publiée à l'issue du sommet de Taormine, en Italie, mentionne cependant leur ferme opposition à toute pratique commerciale injuste. En point de presse, samedi, le premier ministre canadien a néanmoins fait état d'un consensus autour du commerce.

Sur l'enjeu de l'environnement, le communiqué signé par les sept chefs d'État participants confirme l'adhésion de seulement six d'entre eux à l'accord de Paris sur le climat, qui fixe des objections de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

«Je respecte le droit des leaders de différents pays de faire leurs propres choix en matière de politique», a avancé le premier ministre canadien, qui se dit satisfait de l'issue de ce sommet du G7.

La chancelière allemande, Angela Merkel, n'avait pour sa part pas caché son insatisfaction face à la décision de Donald Trump de faire part de ses intentions dans deux semaines.

«On n'a rien maquillé, on a dit très clairement qu'on reconnaît que les États-Unis sont encore réflexion par rapport à l'accord de Paris, mais je peux vous assurer que le président Trump était en mode écoute», a poursuivi Justin Trudeau, abondant ainsi dans le même sens que son homologue français, Emmanuel Macron.

«C'est sûr que les approches vont toujours différer d'un pays à un autre, a-t-il nuancé. Et notre capacité d'avoir un forum dans lequel on peut parler franchement et ouvertement de choses difficiles (...), c'est justement la valeur du G7.»

Interrogé sur son entretien bilatéral avec le président Trump, plus tôt dans la journée, M. Trudeau a indiqué qu'ils avaient réitéré l'importance des relations entre le Canada et les États-Unis, qui sont à ses yeux «les plus proches et les plus intégrées au monde».

Les deux hommes ont notamment discuté de la renégociation de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), dont le compte à rebours a été lancé la semaine dernière par Washington.

Le premier ministre canadien dit avoir abordé les dossiers du bois d'oeuvre, de l'acier, de l'aluminium et de l'aéronautique, entre autres.

Dans une déclaration commune, les deux dirigeants ont rappelé que les échanges transfrontaliers entre leurs pays avaient totalisé 882 milliards l'an dernier.

Trudeau compte parler de libre-échange et de «croissance inclusive» à Charlevoix

Justin Trudeau compte discuter de libre-échange, de la lutte contre les changements climatiques, de «croissance inclusive» et de l'égalité des sexes au sommet du G7 qui se déroulera l'an prochain, à La Malbaie, dans la région de Charlevoix.

M. Trudeau a confirmé samedi la tenue de l'événement lors d'une conférence de presse de clôture de l'actuel sommet du G7. Une conférence de presse avait lieu au même moment au manoir Richelieu, lieu qui accueillera les plus grands dirigeants de la planète dans un an.

Par voie de communiqué, le premier ministre Trudeau a ajouté que l'événement permettrait au Canada de s'entretenir avec ses homologues sur des «problèmes urgents d'envergure mondiale» et de travailler avec eux «en vue d'encourager une économie axée sur la croissance propre et l'innovation».

M. Trudeau a affirmé que le Canada était «fier» d'accueillir le Sommet du G7 «dans la magnifique région de Charlevoix». Le premier ministre s'est dit «convaincu» que les dirigeants mondiaux «tomberont amoureux» de la région comme tous les Canadiens.

Le gouvernement Couillard, à Québec, s'est également réjoui de la nouvelle.

La ministre des Relations internationales, Christine St-Pierre, souligne qu'il s'agira d'une «visibilité exceptionnelle» pour Charlevoix, «qui permettra au Québec de démontrer son savoir-faire et de promouvoir ses atouts économiques et touristiques».

«La venue des dirigeants des sept plus grands pays industrialisés engendrera des retombées économiques et touristiques considérables au sein notre milieu de vie», a poursuivi la députée libérale de Charlevoix-Côte-de-Beaupré, Caroline Simard.

Plusieurs autres provinces canadiennes ont été hôtes du sommet annuel à travers le temps. La dernière rencontre qui s'est déroulée au Canada remonte à 2010, lorsque la région de Muskoka, en Ontario, avait accueilli le sommet. Les villes d'Halifax (Nouvelle-Écosse), de Toronto (Ontario), de Montebello (Québec) et le parc de Kananaskis (Alberta), ont aussi déjà été hôtes du G7.

Le G7 se réunit annuellement, sous une présidence alternée. Ses décisions ne sont pas aussi contraignantes qu'un traité international, elles représentent plutôt l'engagement continu de ses membres, qui sont le Canada, la France, l'Italie, le Japon, l'Allemagne, les États-Unis et le Royaume-Uni. L'Union européenne prend également part à ses sommets informels.