Le gouvernement libéral ne publiera pas sa nouvelle politique sur la défense avant la fin d'un sommet majeur de l'OTAN, la semaine prochaine.

Les libéraux avaient pourtant promis de dévoiler leur politique à temps pour le sommet afin qu'elle puisse être présentée au président Donald Trump et aux autres alliés.

On s'attend à ce qu'elle explique comment le Canada prévoit hausser ses dépenses en défense, qui s'élèvent actuellement à un pour cent du PIB, ce qui place le pays dans le dernier tiers des alliés de l'OTAN.

La porte-parole du ministre de la Défense Harjit Sajjan, Jordan Owens, a confirmé lundi que la politique ne serait pas dévoilée avant la fin du sommet de l'OTAN.

Le gouvernement souhaite inscrire la politique de défense à l'intérieur d'une politique plus large en matière d'Affaires étrangères, a expliqué Mme Owens. Cela permettra aux Canadiens d'avoir davantage de contexte pour comprendre comment les différents morceaux du casse-tête peuvent s'assembler.

Ce retard ne fera sans doute pas l'affaire de certains alliés, qui attendent impatiemment de connaître les plans et les priorités du gouvernement libéral en matière de défense.

Mme Owens souligne cependant que certains des alliés du Canada ont mis des années à développer leur propre politique sur la défense, ajoutant que la politique est de toute façon « principalement élaborée pour les Canadiens ».

Mais le fait que Justin Trudeau se présentera au sommet de l'OTAN sans cette nouvelle politique, la semaine prochaine, pourrait soulever des inquiétudes, compte tenu de l'appel du président Donald Trump à voir les alliés hausser leurs dépenses en défense.

Le ministre Sajjan et la ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland visitent Washington D.C. lundi et mardi, pour une rencontre conjointe avec le secrétaire d'État Rex Tillerson et le secrétaire à la Défense James Mattis.

Mme Owens a minimisé tout lien entre la visite ministérielle et la décision du gouvernement de reporter la publication de la politique sur la défense, mais le sujet fera sans doute l'objet de discussions lors de la rencontre.

Des hauts placés libéraux ont déjà déclaré en privé que le message des États-Unis s'adressait davantage aux alliés européens et que l'administration Trump appréciait les contributions militaires du Canada en Irak, en Lettonie et en Ukraine.