Le premier ministre Justin Trudeau a reconnu les «injustices» à l'égard de citoyens se retrouvant avec un casier judiciaire pour possession simple de marijuana, tout en laissant peu d'espoirs à ceux qui attendent des mesures rétroactives pour blanchir leur dossier.

M. Trudeau s'est prêté, lundi soir, à une entrevue avec Vice Canada et à une séance de questions du public, qui faisait l'objet d'une diffusion en direct sur le web.

Le premier ministre a raconté comment son défunt frère, Michel Trudeau, avait pu s'éviter un casier judiciaire pour possession simple grâce aux ressources financières et aux relations de son père, l'ex-premier ministre Pierre Elliott Trudeau.

«Mon père a fait appel à ses amis dans le secteur judiciaire et a demandé les services des meilleurs avocats possibles. (...) Nous étions confiants que mon jeune frère ne serait pas pris avec un casier judiciaire pour la vie», a confié M. Trudeau.

«Néanmoins, les gens de communautés marginalisées, sans ressources financières, n'auront pas ces options pour blanchir leur dossier. Il s'agit là de l'une des injustices fondamentales du système actuel», a poursuivi le premier ministre.

M. Trudeau a fait valoir que c'est notamment pour cette raison que son gouvernement change la loi, et qu'avant que la légalisation soit mise en place, il ne peut pas prendre des mesures pour agir rétroactivement.

«Une fois que ce sera fait, nous commencerons un processus dans lequel nous nous pencherons sur des moyens pour tenter (de faire en sorte) que justice soit rendue à ces personnes», a-t-il simplement avancé.

Une autre intervenante lui a demandé s'il serait prêt à présenter les excuses du gouvernement pour les gens ayant été condamnés par le passé pour des infractions reliées à la marijuana.

«Nous prendrons le temps de changer le système avec soin, et ensuite, nous progresserons de manière sensée pour corriger les erreurs qui sont survenues à cause de cette loi erronée mise en place alors que je n'étais pas au gouvernement, et que je travaille fort aujourd'hui à réparer», a répondu M. Trudeau.