Le Canada exhorte le Conseil de sécurité des Nations unies à appuyer une résolution condamnant l'attaque chimique présumée qui a fait des dizaines de victimes en Syrie, mardi.

La ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, a lancé cet appel mercredi alors que la Russie, qui détient un siège au Conseil de sécurité, bloquait l'adoption de la résolution.

La diplomate en chef du Canada a assuré qu'elle avait envoyé un message très clair à cet effet un peu plus tôt, lors de la conférence sur la Syrie à laquelle elle participait à Bruxelles, en Belgique.

La ministre d'origine ukrainienne, dont la nomination à ce poste a déplu à Moscou, a précisé qu'elle avait livré ce plaidoyer «en présence d'un représentant de la Russie».

La présence de la Russie autour de la table des membres permanents du Conseil de sécurité - et le droit de veto que cela lui confère - complique la donne.

La ministre Freeland n'a pas voulu verser dans le défaitisme pour autant, insistant sur le fait que le débat sur cette résolution «très importante tant sur le plan politique que moral» se poursuivait.

Elle a plaidé qu'il était «absolument essentiel qu'une enquête méticuleuse et claire soit menée sur cette attaque et que ceux qui ont perpétré cet acte répréhensible en soient tenus responsables».

La ministre fédérale, qui répondait aux questions des journalistes en conférence téléphonique depuis la capitale belge, a réitéré que le Canada était «indigné» par cette attaque.

Du côté d'Ottawa, le premier ministre Justin Trudeau a fait part de la même consternation face à cette attaque, qui a tué de nombreux enfants.

«Il est essentiel que ceux qui ont commis ces crimes de guerre en soient tenus responsables», a-t-il déclaré pendant la période des questions à la Chambre des communes.

Les partis d'opposition ont également sévèrement critiqué le bombardement lancé mardi contre une ville contrôlée par les rebelles dans le nord de la Syrie.

Le Canada a ainsi joint sa voix à celle de plusieurs pays occidentaux pour condamner l'attaque que l'on soupçonne le régime du président syrien Bachar el-Assad d'avoir commise.

Le président des États-Unis, Donald Trump, a déclaré mercredi après-midi que l'attaque chimique qui a fait 86 morts en Syrie représentait une «insulte à l'humanité qui ne peut pas être tolérée».

Il a ensuite ajouté que l'attaque «franchit plusieurs, plusieurs lignes» et que sa vision du régime el-Assad avait par conséquent «beaucoup changé».

Des secouristes ont retrouvé des survivants terrifiés qui se terraient près du site de cette attaque, qui compte parmi les plus meurtrières depuis le début de la guerre civile syrienne.