Le fabricant de cigarettes Imperial Tobacco Canada tentera de convaincre un groupe de sénateurs d'abandonner l'idée de réglementer davantage les paquets de cigarettes pour réduire la consommation de tabac.

« Ça n'aura aucun impact », a dit le directeur des affaires réglementaires et des relations gouvernementales de l'entreprise, Éric Gagnon. Celui-ci témoignera jeudi devant un comité sénatorial qui étudie le projet de loi S-5 soumis par la sénatrice Chantal Petitclerc.

« Aujourd'hui, l'industrie du tabac est hautement réglementée, a-t-il ajouté. Il y a déjà un message de santé qui occupe 75 % d'espace sur les paquets, ces paquets sont cachés de la vue du public et je pense que tout le monde est au courant des risques associés au tabagisme. »

Ce projet de loi, le premier à encadrer la cigarette électronique au pays, vise également à uniformiser les paquets de cigarettes pour les rendre moins attrayants. Il fait suite à une consultation sur les emballages neutres lancée par la ministre de la Santé, Jane Philpott, en juin.

S'il est adopté, ce projet de loi dicterait des critères bien précis sur la couleur des paquets, leur taille, leur forme et la typographie utilisée pour les logos des cigarettiers. De tels emballages existent déjà en Australie depuis 2012 et ont fait chuter le taux de tabagisme.

L'Organisation mondiale de la santé avait lancé une campagne l'an dernier pour inciter d'autres pays à emboîter le pas.

Imperial Tobacco affirme qu'une telle politique favoriserait le tabac de contrebande puisque le design de paquets de cigarettes standardisés serait plus facile à copier.

C'est faux, selon l'Association pour les droits des non-fumeurs, qui milite pour l'emballage neutre des cigarettes depuis 30 ans. Elle fait valoir que les encres utilisées pour l'impression des logos sur les paquets de cigarettes sont interdites de reproduction, donc facilement repérables lorsqu'un contrebandier tente de les copier.

« L'emballage est l'élément de promotion le plus efficace des fabricants de tabac, a dit le directeur du bureau québécois de l'association, François Damphousse. Ce qui a le plus de valeur pour eux, c'est leur marque de commerce. »

L'Association pour les droits des non-fumeurs doit témoigner mercredi devant le comité permanent des Affaires sociales, sciences et technologie du Sénat.