L'ombudsman des Forces armées a haussé le ton dans ce qui semble être un affrontement tendu avec la Défense nationale, accusant les responsables d'attaques «insidieuses» chaque fois que son bureau dévoile un rapport critique à l'endroit du ministère.

Gary Walbourne a affirmé que ces attaques ont nui à sa capacité de faire rendre des comptes au ministère de la Défense, et ont eu par conséquent un impact négatif sur le personnel militaire à qui il apporte une aide.

L'ombudsman a soutenu que la meilleure manière de régler le problème serait de faire de son bureau une entité totalement indépendante du ministère. M. Walbourne a dit à La Presse canadienne croire que son bureau devrait rendre des comptes directement au Parlement.

Le gouvernement Trudeau a rejeté jusqu'à maintenant les requêtes de M. Walbourne, le ministre de la Défense, Harjit Sajjan, encourageant les deux parties à travailler de concert pour régler leurs différends.

M. Sajjan a souligné dans une lettre à M. Walbourne que la relation actuelle, dans le cadre de laquelle des responsables de la Défense nationale supervisent les finances et les ressources humaines de l'ombudsman, résulte d'un rapport accablant du vérificateur général.

Le vérificateur général Michael Ferguson avait fustigé le ministère en 2015 pour ne pas avoir suivi d'assez près le prédécesseur de M. Walbourne, Pierre Daigle, qui approuvait ses propres dépenses et contournait des règles d'octroi de contrats.

«Le modèle (actuel) est le miroir de pratiquement tous les autres bureaux similaires au sein du gouvernement et respecte l'épreuve de la bonne gérance des ressources», a écrit M. Sajjan.

Le bureau de l'ombudsman compte un budget d'environ 6 millions par année et, selon les responsables, reçoit environ 13 000 appels de membres actifs et retraités des Forces armées chaque année.

L'ombudsman travaille actuellement sur 1900 dossiers, dont plusieurs sont reliés à des problèmes dans la transition de l'armée à la vie civile.

M. Walbourne, qui est entré en fonction en avril 2014, a dit s'être efforcé de corriger les erreurs de M. Daigle, ajoutant que la plus grande emprise du ministère sur les finances du bureau était désormais utilisée à ses dépens.

Il a allégué qu'une tendance se dessinait, selon laquelle des responsables au ministère compliquent sa tâche chaque fois que son bureau dévoile un rapport qui leur déplaise.

«Le fardeau administratif gonfle toujours un peu plus. Les choses sont retardées quelque peu. C'est insidieux», a dit l'ombudsman.